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Les autorités iraniennes dévoilent un “nouveau” drone militaire

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Adeptes des révélations bidons, les autorités iraniennes n’en démordent pas et récidivent avec une gamme d’UAV de combat et brouilleurs de télé-communications.

Une guerre technologique

Sur le terrain de la propagande, les deux ennemis américains et iraniens se livrent une guerre sans merci. Et surtout du côté du géant perse. Car dans ce pays à dominante chiite, les Etats-Unis d’Amérique ont été érigés au niveau de Satan, comme ils aiment à les appeler dans les médias officiels. Mais outre la bataille des mots, qui vire parfois au ridicule, c’est également sur le plan technologique que l’Iran chercher à rivaliser avec les américains.

En janvier dernier, l’agence de presse Farsnews relayait avec enthousiasme une nouvelle pour le moins étonnante : l’un de ses drones militaires serait parvenu à survoler un vaisseau militaire américain, l’USS Hary Truman, dans le golfe arabo-persique, et à en prendre des clichés photos. Une information plus ou moins confirmée par la porte-parole de la marine américaine qui avait annoncé qu’un engin volant intrus avait effectivement survolé un vaisseau de guerre américain le 12 janvier. Dans une interview en farsi traduite par Euronews, l’Amiral Habibollah Sayyari n’hésitait pas à féliciter les capacités scientifiques de leurs spécialistes.

Plus tôt en 2014, l’Iran dévoilait en grande pompe les images de son premier drone présenté comme “ultra-sophistiqué” à en croire France 24. Un appareil prétendument calqué sur les meilleurs modèles américains. Car 3 ans plus tôt, l’armée Iranienne se serait emparée d’un drone américain, s’activant depuis lors à décrypter le fonctionnement du RQ-170 de la CIA pour dérober ses technologies. Un appareil “considéré comme une prouesse technologique“, comme le relève la chaîne d’information internationale. Mais très vite les experts en concluent que l’appareil n’est en fait qu’un prototype télé-commandé et non autonome.

Entre temps, l’accord sur le nucléaire iranien a commencé à débrider la République Islamique, les pays occidentaux ayant promis de lever leurs sanctions économiques. Pourtant la guerre des idées ne faiblit pas et l’Iran continue de tenir tête aux Etats-Unis, notamment sur le front Syrien, nouveau théâtre d’un conflit international opposant le régime de Bachar-el-Assad et ses alliés (Russie et Iran) à l’Armée Syrienne Libre d’un côté et la rébellion terroriste de l’autre. Le tout chapeauté par les frappes aériennes de la coalition internationale. Malgré un début d’ouverture, ce renouveau des tensions géopolitiques et religieuses pousse la République Islamique à renchérir, notamment sur le plan technologique.

drone siraf de l'armée iranienne

La course au drone le plus performant

Forts de leur expérience dans le domaine depuis les guerres d’Afghanistan et d’Irak, les Etats-Unis dominent largement la bataille des UAV. Mais l’Iran ne semble pas en reste et poursuit ses avancées technologiques en révélant Siraf, un UAV autonome totalement fabriqué en Iran (et non copié). Du moins c’est ainsi que l’agence de presse officielle Farsnews le présente. A première vue l’information semble être relativement sérieuse puisque le site The Iran Project, un média iranien qui se présente comme indépendant et qui se veut la voix dissonante des médias d’Etat “dont le biais informatif remonte à la fermeture du pays en 1979“, l’a relayé. Toutefois, en y regardant de plus près, la ligne éditoriale du site n’apparaît pas tout à fait indépendante et encore mois dissonante. Le site du magazine The Weekly Standard soupçonne même ce site de n’être rien de moins qu’un coup monté de la part du régime iranien pour étendre sa zone d’influence, sous couvert d’une voix indépendante. D’autant plus qu’après quelques recherches sur Google, on se rend vite compte qu’il existe plusieurs sites et organisations appelées The Iran Project.

Cette annonce intervient 4 mois après la présentation officielle de Siraf, décrit alors comme un appareil de reconnaissance et de combat. Si l’on en croit cette première présentation au cours des Wargames de Beit-ul-Muqaddas, il peut voler jusqu’à 100 km pour prendre des images tout en les transférant en temps réel à la base. Il aurait été conçu par les étudiants du collège de l’armée de terre de Isfahan.

Bien que très en retard, l’Iran promet à l’avenir de jouer un rôle clé dans les relations internationales, du fait de sa position géographique avantageuse, de son poids démographique mais aussi de la vigueur de ses étudiants ingénieurs. Nous avons pu en avoir la preuve avec la Robocup, où de nombreuses équipes provenaient de la République Islamique, mais aussi avec plusieurs inventions de grande consommation comme Olive Robotics, la valise qui vous suit à la trace.

Dans la nouvelle dépêche officielle, datée du 1er août 2016, nous n’en apprenions pas beaucoup plus sur ce drone spécifique, mais sur d’autres modèles, qui seraient capables d’enregistrer des vidéos et de brouiller les communications des aéronefs ennemis. Et cela ne s’arrête pas là, la dépêche précise également que certains engins dévoilés lors d’une nouvelle démonstration des technologies du collège de l’armée de terre à Téhéran peuvent être équipés d’armes lasers pour détruire les cibles ennemies. Beaucoup de mots pour peu d’images.

Il faudra se contenter de la parole de l’agence officielle Farsnews, même si elle l’assure “ce nouveau modèle présente des caractéristiques différentes de ses prédécesseurs, du moins en apparence“. Mais comme le relève le site américain PopSci, le pays a plusieurs fois été pris en flagrant délit de trucage photo de ses installations militaires. Le site a donc contacté Adam Rawnsley, un journaliste très informé sur les UAV iraniens, et selon lui “la photo du prétendu Siraf ne montre rien d’autre qu’un Mohajer-2, un drone développé depuis les années 1990“. La pratique n’est pas entièrement nouvelle puisqu’en 2013, les autorités avaient déjà fait le coup en équipant un vulgaire Mohajer-2 d’explosifs et en lui attribuant un nouveau nom explique-t-il. D’ailleurs, après quelques recherches d’images, on tombe rapidement sur une autre dépêche de FarsNews, datant du 23 mai 2016, et mentionnant non pas un Siraf mais un “nouveau drone” appelé “Mohajer M2”. À moins que Siraf ne soit le nouveau sobriquet de Mohajer M2 (cela n’est dit dans aucune dépêche), les autorités iraniennes essaient bel et bien de nous berner. Et aux dernières nouvelles Siraf ressemblait à cela :

Iran’s Army Unveils Jamming Drone

On ne sait donc plus très bien où donner de la tête avec les informations contradictoires émanant pourtant de l’organe de presse officiel. A moins que les autorités ne mélangent volontairement d’anciennes photos par souci de confidentialité, leur travail de communication est pour le moins bâclé et on ne sait plus trop bien quel appareil est une nouveauté.

Néanmoins, cette volonté de communiquer sur les avancées technologiques de l’armée iranienne est une nouveauté pour ce pays jusqu’ici très renfermé, et la preuve qu’il ne peut plus se contenter d’une politique uniquement tournée vers l’intérieur pour s’arroger la place de pilier de la région arabo-persique, contestée par son grand rival saoudien.

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