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C-Brace, l’exosquelette qui a changé la vie de cette randonneuse

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Une américaine passionnée de randonnée et paraplégique depuis 2014 a gravi les Appalaches grâce à un exosquelette développé par la société Ottobock.

Ottobock et la prothèse intelligente

Ottobock fait partie de ces entreprises qui consacrent toute leur énergie à améliorer la société. A commencer par les conditions de vie de centaines de milliers de personnes handicapées.

La société allemande Ottobock a été fondée en 1919 par le prothésiste allemand Otto Bock. Depuis, ses 5000 employés ont développé une large gamme de prothèses et exosquelettes aux différents types de fonctionnement pour aider les personnes à mobilité réduite, voire inexistante. Elle est devenue leader du marché des solutions de mobilités personnalisées. C’est d’ailleurs dans la personnalisation que réside toute la force d’Ottobock. Les béquilles sont souvent mal adaptées au physique, à la morphologie ou bien tout simplement au type même de la maladie dont souffre un patient. En outre, les béquilles constituent tout bonnement une contrainte pour ses utilisateurs. Elles aident les personnes à mieux se déplacer, mais elles les privent de leurs mains. C’est pour résoudre ce dilemme que de nombreuses entreprises se lancent dans les exosquelettes, à commencer par le français Wandercraft qui devrait bientôt équiper les centres spécialisés de son modèle. Elle conçoit et vend donc des prothèses, orthèses mais aussi des fauteuils roulants personnalisés, grâce à des systèmes de scan 3D très pointus.

Les orthotronics

Tel est le nom de cette nouvelle discipline médicale dont Ottobock se veut le fer de lance. Ottobock développe des produits légèrement moins ambitieux mais non moins efficaces. A l’instar d’un exosquelette, certaines de ses prothèses (et donc orthèses) sont actives, c’est à dire qu’elles détectent l’effort et agissent en compensation. Seule différence et non des moindres, les orthèses requièrent un minimum de force préalable chez le porteur, à l’inverse de l’exosquelette de Wandercraft qui peut aider à peu près n’importe qui à se lever sur ses jambes grâce à des moteurs. Mais le prix est tout autre également. Bien que les C-Brace coûtent encore 75 000$ pièce, on est très loin des prix du futur exosquelette français, inabordable pour un particulier, du moins pour le moment.

Son produit phare, celui qu’a choisi Stacey Kozel pour son défi sportif, est une orthèse de la cheville contrôlée par ordinateur. Elle ne remplace pas le muscle mais l’assiste de façon très souple et libre. Très simplement, le dispositif est composé d’un micro-processeur et de plusieurs capteurs qui détectent les efforts mais surtout le moment où le genou va venir s’affaisser par manque de puissance. C’est là que l’appareil intervient concrètement en bloquant l’affaissement. Ce dispositif intelligent a permis à des dizaines de clients d’accélérer leur cadence, de descendre des escaliers ou bien de marcher sur des terrains irréguliers.

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Un exploit humain, sportif et technologique

Parmi les success stories d’Ottobock, on peut citer celle de Kenneth, vétéran de l’armée, qui a dû se déplacer en fauteuil roulant pendant huit ans, il peut de nouveau se dresser sur ses deux jambes et se promener avec sa femme. Il y a aussi Henning, qui, grâce à une orthèse WalkOn, a pu se remettre de son accident de voiture et reprendre ses activités sportives préférées comme le VTT et le surf.

Mais l’histoire de Stacey Kozel est on ne peut plus spectaculaire, cette femme de 41 ans originaire de l’Ohio qui a entrepris de terminer le Trail des Appalaches (3500 km) malgré sa paraplégie. Totalement handicapée en mars 2014 des suites de sa maladie auto-immune du Lupus, qui attaque son centre nerveux et sa moelle épinière depuis ses 19 ans, elle ne parvenait à bouger que son bras gauche.

Aussitôt sortie de l’hôpital, Kozel a immédiatement commencé des recherches pour retrouver sa mobilité d’antan. C’est là qu’elle est tombée sur la C-Brace. Elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas prétendre à ce type d’appareils orthopédiques qui nécessite un minimum de force physique au niveau du torse, ce qui n’était pas son cas. Elle a donc poursuivi sa rééducation avec un acharnement tel qu’en quelques mois elle a pu retrouver un semblant de force dans ses membres supérieurs, avant de parler du C-Brace à son médecin, qui n’en avait jamais entendu parler. Il a finalement accepté de tester l’appareil. Un an plus tard, et des piles de paperasses remplies par ses médecins, son assurance a finalement accepté l’expérience, initialement qualifiée de “non nécessaire“. En Octobre 2015, elle gravissait le Mont Katahdin dans le Maine. Le mois dernier, elle terminait le Trail des Appalaches.

Stacey kozel en rééducation avec son c-brace

L’ancienne handicapée incarne l’exemple même de la battante, de celle qui ne lâche rien pour réaliser ses rêves. Elle est l’exemple même de cette femme qui soulève des montagnes pour prouver au monde que la vie n’est pas empreinte de fatalisme : “j’espère qu’en me voyant faire de la randonnée, les gens retrouveront espoir, et qu’aussi difficile soit leur vie, qu’ils continuent à se battre pour atteindre leurs rêves sans jamais abandonner !” écrit-elle dans un post publiée sur son journal de bord.

Le 26 juin, la randonneuse a expliqué sa démarche sur sa page Facebook : “Mon but n’est pas seulement de terminer le trail des Appalaches, mais de démontrer les bénéfices réels de la technologie aux compagnies d’assurance. Je crois que la technologie ne devrait pas seulement être un luxe dès lors qu’elle peut aider quelqu’un à améliorer ses conditions de vie“. Et de remettre le couvert : “on ne sait jamais ce que l’on est capable d’accomplir si on abandonne trop tôt !“.

Bien que certifiées, ses orthèses ne sont malheureusement pas encore prises en charge par son assurance, une défaillance que Joey Pollak de la Western Reserve Orthotics & Prosthetics ne prend pas à la légère et sur laquelle “il travaille dur” pour “obtenir que les assurances remboursent une partie des appareils orthopédique“. Son but est “de porter l’attention sur ces orthèses et de voir plus de personnes sortir de leurs fauteuils et de recouvrer la capacité d’explorer le monde” résume-t-elle dans sa biographie de randonneuse.

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