Après avoir créé la polémique en s’installant au Tibet, Kentucky Fried Chicken vient d’annoncer l’ouverture à Shanghai d’un restaurant d’un tout nouveau genre où les commandes sont faites par le biais du petit robot Du Mi.
Dans son domaine, KFC n’est pas le premier à sauter le pas de l’automatisation de ses restaurants. Le restaurant américiain Eatsa avait créé la surprise en devenant le premier restaurant entièrement robotisé des Etats-Unis. Plus récemment, des étudiants du MIT ont mis au point une cuisine automatique, ce qui leur a valu de remporter le prix Lemmit-Mit dans la catégorie Eat. Mais en Chine, la robolution gagne les cuisines de façon beaucoup plus incisive.
Industrie de l’optimisation par excellence, les fast-food, par leur nature propre, sont prêts à tout pour optimiser la production mais aussi la vente de leurs produits. L’enseigne KFC est donc passée à la vitesse supérieure de l’automatisation. En faisant de Lu Han, un chanteur pop particulièrement célèbre auprès du jeune public, son ambassadeur en Chine, l’enseigne mise sur la nouvelle génération de consommateurs, ceux que l’on appelle couramment les millenials, ou génération Y en France.
Dans une vidéo publiée sur Youku, KFC dévoile un nouveau concept store qu’il vient d’ouvrir à Shanghai. Ambiance traditionnelle et jardins asiatiques pour ce restaurant du futur entièrement robotisé. Au menu, rechargement par induction de son téléphone, déclenchement d’une musique grâce à un scan de QR code, et commande automatique à distance via son portable ou à l’aide d’un robot-assistant à l’allure sympathique et doté de l’intelligence artificielle du robot Du Mi de Baidu. Un projet de robot développé par le géant chinois depuis une dizaine d’années et qui vient d’aboutir l’an passé avec une commercialisation sous forme d’assistant personnel.
Du Mi prend les commandes et procède aux paiements. Il est capable d’apprendre au fil du temps et d’adapter la commande en fonction des modifications apportées par l’utilisateur en temps réel. Le but ? “Générer une meilleure expérience client, augmenter la productivité des restaurants et attirer une clientèle de classe moyenne et plus jeune” expliquait Joey Wat, CEO de KFC China, lors de l’ouverture de ce concept store en avril dernier.
Pour concevoir ce restaurant 2.0, l’enseigne américaine s’est alliée à Baidu, le Google chinois. Un nouveau coup de com’ qui ne manquera pas de faire des émules dans ce pays récemment ouvert à l’arrivée sur son sol d’enseignes étrangères. La Chine compte d’ores et déjà plus de 7000 restaurants Yum Brands (qui rassemble également Taco Bell et Pizza Hut), parmis lesquels plus de 5000 sont des KFC. La branche chinoise du groupe Yum Brands représenterait désormais près de la moitié de son chiffre d’affaires, avec plus d’un milliard de dollars générés au premier trimestre 2016.
De nombreux restaurants chinois ont déjà fait appel aux bons et loyaux services de robots serveurs. Mais les limites de la technologie se sont vite confrontées à la dure réalité du terrain, à tel point qu’un restaurant de Canton s’est empressé de licencier ses robots de service tandis que les deux autres restaurants de la ville qui employaient également des robots ont finalement mis la clé sous la porte. Néanmoins, la Chine demeure l’Eldorado des vielles enseignes de fast-food qui profitent de ce nouveau marché pour innover et changer radicalement leur image. En atteste les Pizza Hut chinois avec service à table, destinés à une clientèle beaucoup plus exigeante et haut de gamme qu’en France ou aux Etats-Unis. McDonald’s s’est également mis à la page en ouvrant son premier restaurant du futur à Hong-Kong, avec bornes de rechargement de portables, wifi et commandes personnalisables par ordinateur ou tablette.
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