Après avoir présenté le premier véhicule autonome capable de rouler par temps neigeux, Ford assure que sa voiture est d’ores et déjà en mesure de rouler la nuit, en profitant de l’exacte même technologie, le 3D LIDAR (light detection and ranging).
Le constructeur automobile américain figurait à la troisième place des plus gros vendeurs automobiles au monde. Juste derrière Toyota et General Motors. Deux compagnies toutes deux très innovantes. Inutile de rappeler les efforts concédés par Toyota en matière de véhicules hybrides et technologiques. De même General Motors s’est lui aussi lancé de plein-pied dans la course à la voiture autonome en acquérant la startup Cruise Automation, faisant d’elle la première licorne de la robotique. Depuis 2009, Ford a reculé de deux places, derrière Hyundai et Volkswagen. Pour rattraper le haut du tableau, Ford s’est lui aussi engagé dans l’autonomisation des véhicules.
Début 2016, le constructeur américain triplait sa flotte de véhicules autonomes de test, devenant par la même occasion la plus grosse flotte d’essai du genre, avec une trentaine d’unités. Sa nouvelle filiale Ford Smart Mobility pourra profiter du savoir-faire acquis au cours d’une décennie de R&D. L’objectif alors affiché par le patron de Ford Motor Company, Mike Fields : faire de Ford l’un des leaders du marché du véhicule autonome. Un marché qui générerait déjà pour plus de 5 milliards de dollars par an, alors même qu’aucun véhicule de ce type ne roule encore sur les routes de notre voisin américain.
Le taux de mortalité serait trois fois plus élevé de nuit que de jour selon la National Highway Traffic Authority. D’après Gangqiang Zhao, auteur d’un article de recherche sur le scanner 3D LiDAR, élaboré par la société Velodyne, on compterait 1.2 millions de morts chaque année dans des accidents de voitures, et 50 millions de blessés. L’erreur est humaine dit-on. Avec la voiture autonome, on éradique le facteur humain et donc l’erreur humaine, qui serait responsable de près de 90% des accidents. La voiture autonome, dépourvue des aléas de la fatigue, de l’inattention ou du non-respect du code de la route devrait donc pouvoir largement contribuer à sécuriser la circulation. Le véhicule autonome est donc attendu au tournant pour sécuriser nos routes.
Rouler la nuit ? Aucun souci !
Ceux qui doutaient encore de la capacité des détecteurs et capteurs en tout genres à permettre au véhicule de scanner l’espace et de se déplacer vont être servis. “Grâce au LiDAR, les voitures de tests ne dépendent ni de la lumière du jour ni des caméras embarquées” a indiqué Jim Mcbride, chef de la banche autonome de Ford. “En fait, le LiDAR permet aux voitures autonomes de rouler aussi bien de nuit que de jour” a-t-il ajouté.
La Ford Fusion a ainsi démontré tout le potentiel de cette technologie qui utilise la lumière comme source. Cette lumière est émise par impulsions laser. A l’instar du sonar qui fonctionne avec les ondes sonores, le LiDAR calcule les distances en mesurant le délai entre l’émission de la lumière et sa réflexion. La technologie LiDAR s’oriente dans l’espace en envoyant plus de 2 millions de pulsions lasers par seconde pour détecter la route, les marquages au sol, la topographie et les panneaux routiers et construire une carte en trois dimensions de son environnement immédiat. Un système non seulement efficace mais aussi à priori non-piratable, de quoi rassurer nombre de détracteurs de la voiture autonome sur un point précis de l’argumentaire généralement invoqué contre cette technologie.
Et c’était là l’un des objectifs affichés par la marque lors de l’annonce de son nouveau plan de mobilité innovante : prouver que le véhicule autonome peut non seulement rivaliser avec le conducteur humain, mais aussi le surpasser, en conduisant dans la nuit totale. Avec le LiDAR, nul besoin de conducteur, ni de phares. La Google Car a désormais du soucis à se faire dans la course à l’obtention d’une licence de niveau 4 (véhicule entièrement autonomisé, sans contrôles humain). La Nation Highway Traffic Authority a établi quatre degrés d’autonomie.
Level 0 : Aucune automation. Conducteur en complète maîtrise de son véhicule.
Level 1 : Un minimum d’automation, tel que l’assistance freinage, la direction assistée… Bref des technologies déjà très répandues.
Level 2 : Implique l’automation d’au moins deux fonctions de contrôle essentielles comme le régulateur de vitesse et le maintien au centre de la voie.
Level 3 : Le conducteur peut céder entièrement le contrôle de la voiture au logiciel. Mais le véhicule doit comporter les fonctions principales comme le volant et les pédales de freins, et le conducteur doit être en mesure de les actionner si besoin.
Level 4 : C’est l’ultime niveau d’automation. Celui que Google convoite depuis des années. Aucune intervention humaine n’est à prévoir, et le véhicule peut même rouler sans personne à bord.
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