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Drones : ce qu’il faut savoir avant de voler en France

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Depuis bientôt 10 ans les multirotors sont apparus et on observe une rivalité entre les modèles RTF (ready-to-fly, prêt à voler) et les kits. Quel plaisir de piloter son drone qu’on a entièrement assemblé, mais attention tout n’est pas si simple. Entre puissance et réglementation, que choisir ?

Choisir entre un kit ou une version ready-to-fly ?

Les fabricants proposent des versions souvent adaptées aux normes en vigueur et le plus souvent RTF qui, au passage, sont de plus en plus performantes. Leurs prix sont souvent plus élevés qu’une version en kit « à partir de 600€ » mais avec une garantit que l’engin fonctionne. Les versions en kit ont un gros avantage pour la réparation, qui est simplifiée vu que l’on maîtrise l’assemblage. En revanche, le SAV en France des fabricants chinois laissent beaucoup à désirer…

Dans les modèles en kit, on retrouve même des versions ou le cadre est intégralement imprimé par une imprimante 3D. Il n’y a plus qu’à commander les moteurs avec leurs contrôleurs, une carte de stabilisation et un système de réception 4 voies minimum. On branche la batterie LiPo et c’est parti ! Et tout ça pour moins de 200€. En sachant qu’aujourd’hui un bon nombre de tutos existent…

drone hexacoptère

Quel que soit l’engin piloté, respectez la réglementation !

Il faut avant tout déterminer dans quelle discipline vous comptez évoluer. Le jouet, la prise de vue ou le FPV (first person view ou vol en immersion) ? La plupart des engins sont des quadroptères mais les hexas et les octos arrivent en force. Les matériaux de type plastique, carbone ou alu influenceront sur sa pérennité. Des moteurs aux batteries LiPos… chaque choix déterminera la qualité de vos vols.

L’option Autopilote, GPS et compas seront bien évidemment des plus. Pour le FPV le système de caméra et retour vidéo est primordial, sa qualité influencera sur la précision des manœuvres. Aujourd’hui, on remarque que la communauté FPV grossit rapidement et pourrait devenir bientôt une discipline reconnue.

Mais, que vous soyez un passionné de FPV ou un télépilote professionnel, ces types de vols s’intègrent dans les scénarios S-1 S-2 S-3 (ou S-4). Dans ce cas, il faut vous conformer à l’article 8 de l’arrêté, qui stipule que la « circulation d’un aéromodèle mis en œuvre par une personne qui visualise les images prises à bord de l’aéromodèle et les utilise comme moyen de navigation (ce type de pratique est communément appelé « vol en immersion ») de l’aéromodèle n’est autorisée que si une autre personne est le télépilote de l’aéronef et est capable de commander la trajectoire de l’aéromodèle à tout instant au travers d’un dispositif de double commande et que l’aéromodèle reste à tout moment en vue directe de ce télépilote afin qu’il assure la conformité aux règles de l’air » ainsi que « de ne pas interférer avec aucun espace aérien contrôlé ni zone réglementée, dangereuse ou interdite ».

Donc vous devez être deux ! Le premier pilote à vue, avec une radio réglée en mode maître. Le second pilote, en immersion, est équipé d’une radio élève en mode écolage reliée à la radio maître. A tout moment, le pilote principal doit pouvoir prendre le contrôle de l’engin. Et enfin vous devrez étudier les cartes aéronautiques pour trouver votre spot…

drone quadcoptère

On comprend rapidement que piloter un engin FPV ou faire des prises de vue aérienne n’est pas anodin et qu’avant de piloter librement, il faudra être en conformité avec la réglementation : selon l’arrêté, Annexe II, 4.2.1, « les télépilotes justifient de la détention d’un certificat d’aptitude théorique obtenu selon les dispositions de l’un des arrêtés suivants ». Vous devez passer l’examen théorique PPL/ ULM. Il vous faudra aussi une DNC « une déclaration de niveau de compétence (DNC) délivrée par l’exploitant à la suite d’une formation assurée par lui ou par un organisme qu’il a désigné, conformément à son manuel d’activités particulières et après que l’exploitant a vérifié le niveau de compétence du télépilote par au moins un vol de démonstration ». Ensuite il faut, que chaque appareil que vous désirez piloter, soit enregistré dans un MAP (Manuel d’Activités Particulières). Ce document récapitule les personnes exploitant les engins, ainsi que les caractéristiques du matériel utilisé, les procédures avant et pendant le vol…

Une fois que l’on a reçu la validation de la DGAC (comptez entre 1 et 3 mois d’attente), il faudra demander des autorisations de vol à la préfecture de chaque région…

Plus qu’un détail avant de prendre votre envol : trouver un client ou un site, shooter une photo ou une vidéo en respectant précisément les procédures (port du gilet et zone de décollage). Méfiez-vous, aujourd’hui les contrôles sont fréquents et les sanctions sévères.

Résumé pour le télépilote qui veut piloter son drone légalement :
– Un MAP, Manuel d’Activités Particulières (Annexe II, 3.1)

– Une DNC, Déclaration de Niveau de Compétence (Annexe II, 4.3.1)

– Une déclaration annuelle d’activité (Annexe II, 3.8)

– Un brevet théorique de pilote ULM, avion ou planeur (Annexe II, 4.2.1)

Côté matériel. Il vous faut :

– Apposer une étiquette de 10×5 cm avec votre nom, adresse et numéro de téléphone (Annexe II, 5.1.4)

– Disposer d’un altimètre barométrique pour obtenir l’altitude de l’engin en temps réel et la limiter automatiquement (Annexe II, 2.2.1).

– Disposer d’un système « fail-crash » pour forcer un atterrissage en cas de problème (Annexe II, 2.2.2).

– Disposer d’une fonction d’indication de la position GPS du quadricoptère (Annexe II, 2.2.3).

5 questions avant de faire voler votre drone

Question : J’ai reçu à Noël un DJI sans caméra. Je désire voler au-dessus d’un champ, ai-je le droit ?

Réponse : Oui, il s’agit d’un aéromodèle, ne pas dépasser une altitude de 150 mètres, toujours garder l’appareil à vue et avoir l’autorisation du propriétaire du champ.

Question : Je désire faire des vols avec mon quadro que j’ai fabriqué pour mes loisirs. J’habite en Ile-de-France. Puis-je voler ?

Réponse : Non, trop risqué, il s’agit d’un aéromodèle, ne pas dépasser une altitude de 150 mètres, toujours garder l’appareil à vue, ne pas voler en zone urbaine, ne pas voler dans une zone proche d’un aéroport.

Question : J’ai un DJI Phantom avec une caméra Gopro. Puis-je le faire voler dans un parc de ma commune ?

Réponse : Non, à moins d’être autorisé à piloter un appareil en scénario S-1 ou S-3. Car l’appareil est classé « catégorie D ». S’il n’y a personne c’est le scénario S-1. S’il y a du monde, c’est le scénario S-3.

Question : Je pilote un AR.Drone 2 de Parrot. Ai-je le droite de voler partout en France ?

Réponse : La réponse est non. L’AR.Drone 2 est équipé d’une caméra (de 2 caméras pour être plus précis), ce qui le classe en « catégorie D ». Il est pourvu d’un système « fail-crash »…

Question : Je souhaite m’amuser avec mon Parrot Bebop 2 à la campagne. Je possède un grand terrain. Il n’y a personne autour de moi. Dans ces cas, puis-je utiliser mon drone ?

Réponse : Oui, ne pas dépasser une altitude de 150 mètres, toujours garder l’appareil à vue et bien s’assurer que vous n’êtes prêt d’une zone à risque (aéroport, centrale…)

Tibo Châtillon (AMKZ)
Après 10 années d’expérience dans le domaine des drones, il se spécialise dans le développement de solutions de machines sur mesure pour l’agriculture, le sauvetage, le transport…

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