Le Jet Propulsion Laboratory (laboratoire de recherche sur la propulsion) de la NASA a envoyé il y a neuf ans l’orbiteur Mars Reconnaissance, un engin spatial chargé d’observer la surface de la planète rouge. Contrôlé depuis la Californie du Sud, l’appareil fournit depuis son lancement des photos haute résolution de la surface tout au long de l’année. Et le passage des saisons semble avoir son importance lors de la prise de photos, puisque l’orbiteur a permis d’identifier ce qui semble être de l’eau vive durant l’été martien et qui semble disparaître un peu à partir de l’automne.
L’orbiteur est également équipé d’un logiciel de cartographie minérale qui lui a permis d’identifier des sels hydratés, ce qui permet, selon les chercheurs, à l’eau de rester à l’état liquide malgré les conditions rudes sur Mars. Selon Rich Zureck, l’un des chercheurs responsables du projet Mars Reconnaissance Orbiter, “la capacité (de l’orbiteur) d’observer la planète durant plusieurs années martiennes avec une charge utile capable de voir les détails de ces éléments a permis des découvertes comme celles-ci : tout d’abord identifier les enchaînements complexes des saisons et maintenant réaliser une avancée considérable dans l’explication de ce qu’elles sont.”
Les chercheurs vont continuer d’observer la surface de la planète à la recherche d’autres signes d’eau courante tandis que l’orbiteur continue à cartographier Mars plus précisément. Le satellite n’a pour l’instant effectué de photos haute résolution que de 3 % de la planète selon la NASA. Un deuxième orbiteur, censé être lancé en 2020 sera mieux équipé pour détecter la présence d’eau sous la surface de la planète. Selon Rich Zurek, les chercheurs auront “besoin d’un nouvel orbiteur pour nous aider à voir les choses qu’il faut pour des missions humaines dans le futur et les missions robotiques qui les précèderont.” Selon Jim Green, directeur des sciences planétaires au siège social de la NASA, la découverte d’eau vive sur Mars permet de réaliser l’importance des projets robotiques de la NASA sur la planète. Il a déclaré dans un communiqué de presse : “Nous réalisons des progrès extraordinaires avec nos orbiteurs et rovers actuels. Aujourd’hui, nous révolutionnons notre compréhension de cette planète. Nos rovers ont identifié un taux d’humidité dans l’air bien plus important que nous ne le pensions.” Il précise que lors de l’analyse des sols, les chercheurs ont pu remarquer que ceux-ci sont “humides, hydratés, pleins d’eau.” Selon lui, Mars n’est pas “la planète aride que nous pensions qu’elle était par le passé.”
Toutefois, il n’est pas question d’analyser l’eau détectée en utilisant Curiosity. Le rover, déjà présent sur la surface de MArs, n’a en effet pas été conçu pour une mission comme celle-ci, ce qui implique des capacités limitées pour la détection de la vie, mais aussi une absence de décontamination correcte pour ce genre d’analyse. Selon Jim Green, la NASA doit prendre une décision pour savoir si “Curiosity répond aux attentes pour pouvoir se rendre dans cette zone (celle où se trouve l’eau, ndlr) et d’effectuer des mesures appropriés, sans nous mesurer nous, sans mesurer des éléments que nous aurions pu apporter en venant.”
Des missions à venir, avec des lancements prévus en 2016 et 2020, pourraient jouer un rôle important dans l’expansion de la découverte de l’eau. Le rover Mars 2020, qui possède un design similaire à Curiosity, sera chargé de rapporter des échantillons de Mars sur la Terre. Le Rover 2020 sera également équipé d’un appareil permettant de transformer le dioxyde de carbone de l’atmosphère martienne en oxygène.
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