La FAA continue d’étudier une réglementation pour les vols de drones de loisir et a reçu plusieurs propositions de différentes entreprises dont Amazon et Google, intéressées par une réglementation pour les vols commerciaux de drones. Toutefois, ces propositions ne font pas l’unanimité, puisque le fabricant chinois de drones DJI s’inscrit en faux, craignant que ces propositions ne soient trop restrictives pour les hobbyistes.
Selon Michael Perry, l’un des portes-paroles de DJI, “certaines des propositions […] commencent à limiter la taille des zones de vol disponibles dont les pilotes hobbyistes disposent.” Il fait référence ici aux propositions faites par Amazon et Google lors d’une conférence sur les drones à Mottet Field, en Californie, en juillet dernier. Amazon a proposé la création d’une zone haute-vitesse pour les drones entre 60 et 120 mètres, qui serait réservée aux drones volant de façon automatique. Google, lui, a proposé que l’espace aérien en dessous de 150 mètres soit réservé aux drones équipés d’un transpondeur qui fournirait leurs positions en permanence et prendrait des ordres par un système de contrôle du trafic aérien informatisé.
Ces deux propositions restreindraient énormément la liberté des pilotes de loisir, puisque celle d’Amazon diviserait par deux les zones aériennes disponibles aux pilotes et celle de Google éliminerait carrément la quasi-totalité des vols contrôlés manuellement. Selon Michael Perry, cette proposition “pénalise de façon injuste beaucoup de personnes ayant fait avancer cette technologie, qui ont commencé à développer le potentiel d’innovation de cette technologie.” C’est pourquoi DJI “espère que toute réglementation qui serait mise en place ne pénalisera pas injustement les personnes ayant fait de cette industrie ce qu’elle est aujourd’hui.”
Dans cette course à la sécurité pour les vols de drones, plusieurs associations, agences nationales et entreprises se sont manifestées. La NASA, par exemple, a fourni les résultats de recherche et des méthodes de prototypage pour des systèmes de contrôle du trafic des drones (UTM, pour UAS traffic management). Ces systèmes permettraient de surveiller les drones par rapport aux systèmes de contrôle du trafic mis en place pour les transports aériens traditionnels.
L’entreprise Lockheed Martin a également développé un UTM, qui fournirait aux pilotes de drones les même services que ce qui est utilisé par les pilotes d’avion commerciaux ou privés. Le système permettrait aux opérateurs de drones “d’indiquer où ils sont en train d’opérer et de rendre ces données disponibles pour les pilotes et les autres utilisateurs d’engins aériens. L’entreprise aimerait développer un système qui permettrait aux pilotes d’enregistrer leur plan de vol et qui intègrerait un service d’Alerte aux Conditions Défavorables, qui enverrait des emails ou des alertes avec les changements éventuels de plan ou de trajectoire de vol.
Selon Mike Glasgow, le responsable de l’organisation des services aériens chez Lockheed, la différence principale entre le système de la NASA et celui de Lockheed, est que Lockheed “se concentre sur le déploiement de capacités opérationnelles le plus vite possible au fur et à mesure qu’elles sont prêtes”, tandis que la NASA “construit un prototype de contrôle du trafic des drones, c’est-à-dire des concepts, et montre comment cela pourrait fonctionner.” Pour lui, il s’agit de la différence entre la recherche et les capacités opérationnelles déployées.
Cet article Restrictions de vols de drones : DJI contre Amazon et Google est apparu en premier sur H+ Magazine.