Le co-fondateur et directeur général de 3D Robotics, Chris Anderson, considère que la réputation des drones a été ternie par quelques écervelés qui font du tort à tous les pilotes et qui devraient avoir les ailes coupées. Chris Anderson a même créé un terme pour ce phénomène : “l’imbécilité de masse”.
D’après le directeur général de 3D Robotics, nous vivons un “âge d’or de la narration personnelle”. Pour lui, cet âge d’or correspond à la troisième ère des drones commerciaux. La première a consisté à les faire voler. La deuxième a été d’y fixer des caméras et de stabiliser leur vol assez pour améliorer les vidéos. Selon lui, “il s’est avéré que ce n’est pas assez. [Les gens] aimeraient mieux être devant la caméra plutôt que derrière. [Ils] préfèrent être les stars des films, pas les réalisateurs.” Et c’est ce que beaucoup de constructeurs ont permis avec des fonctions comme la fonction de suivi de l’utilisateur. Selon Chris Anderson, “ce qui rend les drones spéciaux c’est qu’ils n’ont pas besoin d’être pilotés, ils sont autonomes. Vous n’avez pas besoin d’être derrière une caméra. Vous vivez juste votre vie et les drones capturent ces instants.”
Toutefois, selon lui, “l’ironie de cette ère des drones est que nous avons rendu les drones très simples à piloter et que le processus de l’apprentissage du pilotage et toutes les leçons de sécurité et de responsabilité qui vont de paire ne sont plus nécessaires.” C’est pour cela que nous assistons à des incidents de plus en plus dangereux, comme ce drone qui s’est écrasé sur le terrain de tennis lors d’un match de l’US Open la semaine dernière, ou ces drones qui empêchent les pompiers d’intervenir aux USA.
Pour Chris Anderson, le lien de cause à effet est évident. Sans apprentissage, “toute les connaissances nécessaires pour un vol sûr et responsable ne sont pas acquises automatiquement. Quelques personnes font des choses idiotes. Pas parce qu’elles sont méchantes ou malintentionnées, elles ne savent juste pas ce qu’elles font.”
Il n’appelle toutefois pas à une réglementation plus stricte. Pour lui, la solution doit venir des entreprises même avec des systèmes de geofencing, c’est-à-dire de limitations des espaces de vol grâce à un système GPS. Pour lui, c’est en “utilisant l’intelligence du drone pour informer l’utilisateur sur comment se comporter de façon responsable” qu’une solution au problème sera trouvée.
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