Si la robotique peut permettre des avancées considérables dans le domaine de la santé, il faut toutefois l’adapter à ce secteur. En effet, les machines utilisées en médecine ne sont pas forcément compatibles avec les nouvelles technologies. Ainsi, une machine d’IRM ne permet pas à un robot de fonctionner à proximité en raison des champs magnétiques générés celle-ci.
C’est pour résoudre ce problème que des chercheurs de l’institut polytechnique de Worcester (WPI) tentent de développer un robot conçu avec des pièces en plastique et des moteurs piezoélectriques, c’est à dire qui transforment un signal électrique en mouvement et inversement, en céramique. Après des premiers tests avec des moteurs pneumatiques, l’équipe a décidé, dans un souci de précision, d’utiliser un moteur piezoélectrique utilisant un synthétiseur numérique direct. En utilisant ce modèle particulier, l’équipe a pu mettre au point un robot n’utilisant pas de signaux électriques à l’intérieur de l’imageur et suffisamment silencieux pour ne pas troubler les images.
Le robot est testé en ce moment au Brigham and Women’s Hospital sur des patients devant subir une biopsie de la prostate. La biopsie de la prostate est un procédé quelque peu hasardeux, puisque le médecin place une grille sur le patient et plante des aiguilles afin de trouver la prostate. Grâce au robot, il est maintenant possible d’obtenir des images plus claires et donc d’améliorer ce processus. Grâce à l’IRM, le médecin peut diriger le robot vers les endroits où un examen plus minutieux est nécessaire. Le robot place ensuite une aiguille sur la peau du patient pour indiquer au médecin l’endroit où celle-ci doit pénétrer. Une biopsie traditionnelle peut aller jusqu’à 50 prélèvements. Grâce à cette méthode, un médecin n’a plus besoin que de 4 prélèvements en moyenne.
L’équipe a rendu le robot mobile, puisque toutes les commandes rentrent dans une valise. Celles-ci communiquent avec le robot via un câble de fibre optique. Selon Gregory Fisher, l’un des professeurs responsables du projet, il est possible “d’apporter [le matériel] dans une salle d’IRM et de l’avoir installé en une heure”. Le robot est déjà capable de reconnaître de façon autonome l’endroit à piquer, de placer l’aiguille, d’effectuer la piqûre en redressant l’aiguille si nécessaire. Le système n’est toutefois pas encore prêt pour les essais cliniques.