Alors que NAO apprend à danser, des chercheurs du Laboratoire de Recherche en Neurorobotique de la Humboldt Universität à Berlin ont mis au point un robot capable de prendre part à un opéra de façon autonome. Myon est même le personnage principal du dernier opéra du Komisch Oper de Berlin, “My Square Lady”.
L’opéra est une version revue et retravaillée de “My Fair Lady”, dans laquelle une jeune fleuriste suit des cours afin de pouvoir passer pour une dame de la haute société. Dans l’opéra berlinois, Myon, un robot, découvre grâce aux employés de l’Opéra ce que signifie d’être humain. Les chercheurs et l’équipe de l’Opéra ont travaillé pendant deux ans afin de faire de Myon ce qu’il est. Myon n’est pas contrôlé à distance et ne possède pas de programme lui indiquant quand réagir. A la place, il est capable, de façon autonome, de réagir à des indications données durant les répétitions sur quand agir, chanter ou se déplacer.
Myon a appris à interagir avec les autres chanteurs comme un enfant apprendrait de nouvelles actions. Capable de voir grâce à sa caméra intégrée ainsi que d’entendre les sons extérieurs par un micro, Myon peut réagir à un stimuli visuel ou auditif. Myon mesure 1m25 et pèse 16 kg. Les 32 degrés de liberté du robot sont fournis par 48 actionneurs, tous des Dynamixel RX-28 de Robotis, sauf pour celui de l’oeil. Dans le cas des joints requérant une plus grande liberté, plusieurs actionneurs sont utilisés en parallèle. Chaque membre du robot peut fonctionner de façon autonome grâce à trois critères : l’autonomie énergétique, les compétences informatiques et le réseau neuronal de chaque membre. La chorégraphie de l’opéra profite de cette autonomie et Myon finit par se faire démonter afin de comprendre comment un robot fonctionne.
Le robot possède des mécanismes émotionnels qui régissent son attention. Les émotions ressenties par le robot dirigent son attention. C’est ce mécanisme qui décide de l’objet sur lequel le robot se concentre. Et si le robot s’ennuie et entend un bruit, il peut se retourner pour s’y intéresser. L’opéra profite de cette autonomie du robot pour poser la question de savoir ce qui nous rend humain et utilise Myon pour mener une réflexion sur ce qu’est l’humanité.
Crédits photo : Komische Oper