Les équipes internationales qui pilotent le robot Curiosity ont célébré le 6 août dernier les cinq ans de la mission martienne destinée à évaluer l’habitabilité de la planète rouge.
Déposé par une sonde dans le cratère de Gale après neuf mois de voyage, le robot mobile à six roues a parcouru 17km depuis son arrivée. Ses déplacements sont pilotés à distance par les opérateurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, depuis la Californie.
L’objectif de Curiosity ? Préparer les futures missions habitées, vers 2033. Emmené par la Nasa, ce programme fait aussi intervenir des ingénieurs du CNES et plusieurs scientifiques français de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie.
Pour réaliser ses analyses, le rover martien s’appuie sur dix instruments embarqués, dont la caméra laser ChemCam qui permet de réaliser à distance des tirs sur le sol et les roches pour connaître leur composition. « Le rover vise un échantillon et ChemCam envoie un faisceau laser très puissant, jusqu’à 7 mètres, qui va provoquer une étincelle sur la roche. La lumière émise, différente selon le type de roche, va être utilisée pour une analyse spectrale. En cinq ans, nous avons procédé à un peu plus de 480 000 tirs », explique Olivier Gasnault, co-responsable des opérations scientifiques de ChemCam et chercheur à l’Irap.
L’outil ChemCam est opéré une semaine sur deux par les équipes américaines du Los Alamos National Laboratory, qui a construit l’autre partie de l’instrument, et par celles du centre d’opérations du CNES. « Dès la première année, Curiosity a trouvé un ancien lac dont on pense que l’eau était compatible avec une vie microbienne. Ce lac et ceux qui ont été découverts par la suite, tous asséchés, sont restés suffisamment longtemps pour que la roche se transforme partiellement en argile attestant d’un environnement adéquat pour l’émergence de la vie. Cela confirme que Mars a été une planète habitable il y a 3 milliards d’années », poursuit Olivier Gasnault.
Actuellement, Curiosity longe une crête de 6km de long à la base du mont Sharp, une montagne de sédiments consolidés en roches. Plusieurs couches géologiques, témoignant d’un changement climatique sur la planète rouge, y ont été repérées par les satellites. L’objectif dans les prochains mois est de permettre au rover de gravir cette crête en quête d’une zone argileuse qui se trouve derrière.
Prévue pour durer 23 mois, la mission Curiosity dans laquelle la Nasa a déjà engagé plus de 2,5 milliards de dollars, a déjà été reconduite deux fois. Les scientifiques français estiment à deux années supplémentaires le temps nécessaire pour parcourir les différents sites repérés depuis l’espace.
La mission suivante, appelée Curiosity 2 ou Mars 2020, compte rechercher des traces de vie ancienne à la surface de la planète rouge. Cette mission sera équipée avec le successeur de ChemCam appelé SuperCam, en cours de construction.
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