Leader mondial de la robotique humanoïde, SoftBank Robotics fabrique et commercialise des robots interactifs et autonomes. Tout récemment, Carrefour, Renault ou encore AXA Banque ont choisi d’intégrer le fameux robot Pepper dans leur stratégie de relation client. Entretien avec Nicolas Boudot, directeur marketing chez SoftBank Robotics Europe, en direct du salon Innorobo 2017.
Votre robot Pepper est partout. Quel bilan tirez-vous ?
Nous sommes là car c’est l’évènement robotique français de l’année. Ce que l’on présente, ce sont les évolutions en terme d’offres et de solutions. On était présent sur le salon l’an dernier avec tout un environnement pour le lancement de notre programme de partenaires en Europe pour lequel Pepper est disponible. Un an après, on peut tirer le bilan. Depuis un an, on a mis en place notre écosystème ainsi que notre propre événement Pepper World qui a eu lieu le 20 avril. De 23, on est passé à 70 partenaires à travers 20 pays en Europe qui pour nous sont clés dans le business model. Nous sommes réellement l’entreprise qui développe le robot Pepper, c’est-à-dire tout le software qui lui permet d’être capable de parler et de bouger. Mais nous n’avons pas pour vocation de devenir des spécialistes des marchés possibles, du retail, du tourisme ou de la santé. On voit maintenant que nous avons des solutions abouties sur le domaine du retail avec des outils de gestion de contenus, le CMS, et des solutions de réceptionniste.
Hoomano fait notamment partie de vos partenaires. Quel est votre sentiment sur ces Lyonnais plein de ressources ?
Ils ont un beau CMS en retail et une offre éducation intéressante. Hoomano est un partenaire historiquement important. On a travaillé avec eux sur de beaux projets, à commencer au tout départ sur un projet lié à la SNCF. Depuis, ils enchainent, avec Darty, Kiabi et différentes banques.
Quels sont actuellement les secteurs les plus porteurs pour Pepper ?
Les Pepper sont dans la vraie vie. Ils ont une vraie valeur. L’an dernier, nous avons eu des retours d’expériences de Carrefour et Costa Croisières qui commençaient tout juste à les déployer. On a continué à déployer avec Costa qui a désormais cinq bateaux qui ont chacun six robots à bord. Carrefour est passé en phase 2 en Espagne, sur des usages qui ont montré leur vraie valeur comme l’accueil et la promotion de la carte fidélité, l’entertainment et le robot sommelier.
« Aujourd’hui, 300 entreprises en Europe utilisent Pepper«
Renault a expliqué avoir adopté Pepper suite à la baisse de fréquentation des showrooms à mesure que les parcours d’achat se digitalisent…
En effet, nous avons récemment mené une campagne de communication sur la French Touch avec Renault où Pepper était la star. Le robot a fait la promotion de la gamme Renault. Cela s’est fait en parallèle d’un déploiement de nos robots dans 120 concessions Renault pour accueillir les clients.
Et où en êtes-vous du côté du milieu bancaire ?
Cinq agences d’Axa Bank ont choisi dernièrement Pepper pour accueillir, expliquer comment on peut transférer son compte bancaire d’une banque à l’autre. A terme, Pepper sera capable de faire de la simulation de prêt.
Au total, combien de Pepper avez-vous réussi à déployer en Europe ?
Aujourd’hui, 300 entreprises en Europe utilisent Pepper.
Selon vous, notre société est donc prête…
Notre axe, c’est clairement de développer les activités du robot dans l’environnement professionnel. Nous avons des usages de Pepper qui sont B to B en Europe et au Japon. Nous avons réelement focalisé l’utilisation des robots dans des environnements professionnels, avec un robot assistant vendeur, réceptionniste, à l’éducation, et à terme aux docteurs dans les hôpitaux. C’est notre axe de developpement pour 2017-2018. On va continuer à travailler sur du robot humanoïde et à long terme arriver avec des offres de robots compagnons sur des usages plus larges. A court terme, on veut déployer du robot comme on le fait aujourd’hui sur des environnements business. On voit qu’en Europe ça se passe bien. Bien évidemment, on voit bien qu’il y a facilement un tiers d’enfants qui interagissent avec les robots. Mais cela veut dire qu’il y a deux tiers d’adultes. Cela signifie que l’acceptation est globale. On voit qu’il y a des personnes de plus de 60 ans qui sont ravis d’interagir avec le robot, qui vont très loin dans l’utilisation. Pepper et Nao sont des robots hyper engageants. Ils créent une relation emphatique avec la personne. Cela ne marche pas qu’avec les Japonais. Cela marche tout court.
Ils ne sont pas encore ultra-performants. Que reste-t-il à améliorer dans un futur proche ?
Plein de choses. Nous en sommes qu’au début. Là tout de suite, les améliorations que nous apportons ce sont de nouvelles versions de soft qui permettent à nos robots de naviguer de façon autonome. C’est à dire d’être capable d’établir une cartographie de l’endroit qu’ils ne connaissent pas, de définir les différents points et de naviguer. Dans un environnement business, ça va ouvrir encore davantage d’opportunités intéressantes. Pour le robot compagnon, on sait qu’il y a des choses à améliorer au niveau du grasping, de l’utilisation des mains et de la manipulation. Nous avons des activités de recherche sur ces parties. Au niveau du dialogue, on est tous sur l’utilisation de moteurs qui sont scriptés. Le monde de l’intelligence artificielle se penche sur le Natural Language Processing, c’est à dire être capable d’avoir des capacités de dialogue naturelles pour les machines. Avec l’analyse syntaxique, on va piocher dans les bases de données collectives pour apporter des réponses suite à la compréhension de la phrase. Tout cela se met en place peu à peu.
Quel est votre regard sur la robotique française ?
On voit que l’Europe et la France restent dynamiques en terme de robotique et de création de start up. Pour certains avec des anciens de chez nous, donc on est ravi. C’est hyper important que l’écosystème français reste actif et vivant.
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