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Innorobo 2017 : au coeur du salon

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La septième édition du plus grand salon français de la robotique de services a débuté ce mardi au nord de Paris.

C’est au sein des mythiques entrepôts et magasins généraux de la capitale appelés les Docks que des robots s’activent dans tous les sens depuis mardi matin. Dans ce monde de tous les possibles, les rencontres vont bon train. D’emblée, on tombe nez à nez avec Romain et Dounia, deux étudiants qui pilotent à distance Beam, un robot de télé-présence développé par la société lyonnaise Awabot. « J’ai eu l’opportunité de découvrir cette entreprise. Ce salon était la bonne occasion d’utiliser leurs robots étant donné que je suis un fan. Ils nous permettent de nous connecter à distance et d’être mobile », confie Romain de l’EM Business School de Lyon. « Je trouve cela très intéressant pour les gens notamment qui ne peuvent pas aller au musée pour des raisons diverses ou les élèves qui ne peuvent pas se rendre en salle de classe », réplique pour sa part Dounia, étudiante en médiation culturelle. Un petit au revoir à travers la webcam et le duo s’envole dans les allées en quête de nouvelles interactions.

innorobo-dacheux-paris-1 Romain et Dounia, étudiants, communiquent à distance avec Marine Le Borgne, chargée de communication d’Awabot.

Direction la Corée du Sud, pour laquelle le salon a dédié un espace spécifique pour sa délégation de roboticiens. Outre les drones et les poissons robotiques, c’est surtout leur Fine Robot qui attire l’attention. Ce dernier vient de passer la serpillère. Un atout considérable pour nous autres êtres humains flemmards. « La France est de plus en plus intéressée par la robotique de service à la personne, explique J. Kim, le directeur de Kiria Robotics qui représente la délégation sud-coréenne sur le salon. On est ici pour investir et venir présenter nos produits. En Corée du Sud, la robotique de service se développe vraiment depuis 2010. Actuellement on vise le marché européen. Mais nous souhaitons aussi developper un nouveau marché avec les compagnies françaises ». Avec 27% des 253 750 robots achetés en 2015, la Corée du Sud est en effet le leader mondial dans le secteur de la robotique de services.

innorobo-dacheux-paris-2 J. Kim, directeur de Kiria Robotics.

Sur les coups de 11h surgit Arnaud Montebourg. D’une grande discrétion depuis son élimination dès le premier tour de la Primaire socialiste, l’ancien ministre de l’Economie fervent défenseur du Made in France a fait le show le temps d’une petite demi-heure. Conquis par sa rencontre avec Buddy, un robot compagnon français bien sûr, il confie : « c’est un robot mis à la portée de tous, accessible, avec des fonctions pour la vie quotidienne. Il est grand public, ce qui n’était pas le cas de ses prédécesseurs. Et il a l’avantage d’avoir été fabriqué en France. Cette entreprise a un grand avenir devant elle ».

innorobo-dacheux-paris-3 Rodolphe Hasselvander, co-fondateur de Blue Frog Robotics, la joue selfie avec l’ex ministre de l’Economie Arnaud Montebourg.

Cette entreprise, c’est la parisienne Blue Frog Robotics co-fondée par Rodolphe Hasselvander qui s’est permis le selfie qui va bien avec Arnaud Montebourg. Cet ex-directeur du Centre de Robotique Intégrée d’Île-de-France a passé sa journée à multiplier les démonstrations. « Nous avons créé Blue Frog il y a trois ans dans le but de démocratiser la robotique. Quelques mois après, nous avons sorti Buddy qui est le premier robot compagnon mobile destiné au grand public. Notre cible c’est la famille avec des applications ludo-éducatives, la sécurisation de la maison quand on n’est pas là, tout ce que peut faire un assistant vocal avec la capacité d’être mobile. Ce robot génère de l’empathie. Le but est de créer ce lien entre les humains et la machine », explique Rodolphe.

« Les gens sont prêts pour les robots »

Et c’est une affaire qui roule puisque plus d’1 million d’euros de préventes ont été réalisés sur leur dernière opération de crowdfunding que nous avions suivie ici. « Dans les gens qui l’ont acheté, il n’y a pas que du geek. Il y a des personnes âgées qui l’ont pris pour elles, d’autres qui l’ont pris pour leurs enfants et d’autres pour leurs parents en perte d’autonomie. Les gens sont prêts pour les robots », assure Rodolphe, qui a hâte d’entamer la phase d’industrialisation prévue pour début 2018.

innorobo-dacheux-paris-4 Jade Le Maitre, directrice technique de Hease Robotics.

Dans les allées, un grand robot visible de loin avec son faux air de Wall-E a su sortir du lot. Développé par Hease Robotics, Heasy avait déjà rencontré un vif succès lors du CES de janvier dernier à Las Vegas. « Il s’agit du tout premier robot kiosque interactif qui accueille les gens dans les grands espaces publics tels que les gares, les centres commerciaux, les musées. Notre idée c’est que dans dix ans les bornes seront mobiles », explique Jade Le Maitre la directrice technique de cette jeune start-up lyonnaise déjà assurée de vendre une petite centaine de robots en 2018. Avant d’ajouter : « Je suis ravie de voir ce salon continuer. Il y a énormément de nouvelles boîtes de robotique. Cela prouve que c’est un secteur extrêmement dynamique avec des produits de plus en plus finis ». Un dynamisme que les organisateurs d’Innorobo et sa Présidente Mme Catherine Simon mettent en évidence depuis 2011.

innorobo-dacheux-paris-5 Des étudiants de l’école d’ingénieurs ESME de Lyon.

Le temps de croiser Pepper et son compère Nao, les stars de Softbank Robotics, et nous voici face à face avec Colossus. Innorobo 2017 n’est en effet pas seulement consacré aux robots de service. Colossus, signé Shark Robotics, c’est ce robot pompier dont se servent notamment les sapeurs parisiens depuis le mois d’avril. Ce dernier transporte entre autres du matériel et intervient sur les incendies. « La vocation de la société n’est pas de remplacer l’homme mais de l’assister en l’éloignant du risque. C’est un salon important pour nous car cela nous permet de faire beaucoup de rencontres. On consacre beaucoup de temps aussi aux jeunes qui viennent nous voir. Ils sont surpris par les machines et ça leur donne envie de rejoindre ce milieu », témoigne Jean-Jacques Topalian, le directeur fondateur du leader français des drones terrestres.

Un salon tourné vers les usages et les usagers

Des étudiants justement, nous en avons croisé quelques-uns. A l’instar de Timothée et ses compères de l’école d’ingénieurs ESME de Lyon. Tous fans d’Iron Man, ils vivent un rêve éveillé depuis ce matin : « A l’école, on apprend l’électronique, le codage, la mécanique, le contrôle d’une prothèse. Etre ici, c’est énorme et super cool. On s’échange plein de cartes, ce qui est pas mal pour trouver des stages. On dialogue avec des gens du métier, c’est très pointu ».

C’était aussi l’occasion de croiser tout un tas de robots compagnons, plus nombreux d’une édition à l’autre. Parmi eux citons notamment les Sanbot, Even Bots, Cutti ou encore Cogibot. Sans oublier les stands des grands industriels qui promeuvent les bras et la cobotique, de Schunk à Fogale Robotics en passant par Universal Robots. « En interaction avec un opérateur ou en partageant un espace de travail, ces robots industriels se disent collaboratifs. L’idée est de donner le pouvoir à l’exploitant afin qu’il ait un outil pour produire mieux », précise au passage Adrien Poissot, responsable commercial pour la France chez Universal Robots.

innorobo-dacheux-paris-6 Universal Robots et ses bras robotiques industriels collaboratifs.

Revenons pour finir sur quelque chose de plus ludique. Venu spécialement de San Diego en Californie pour présenter son imprimante 3D, Aria Noorazar de Cubibot témoigne : « C’est la première fois que nous la montrons en Europe. Avec elle, vous pouvez imprimer tout ce que vous voulez. C’est intéractif et éducatif. Elle est très design, malléable, connectée. Si vous avez des enfants vous pouvez leur imprimer des jouets. Un enfant qui aurait une idée de faire une moto ou une voiture aurait juste à faire le croquis et directement passer au niveau manuel avant de l’imprimer. Cela allie gain de temps, efficacité et le bénéfice de le faire soi-même ». Pourquoi Paris alors ? « Paris est un lieu de rêve pour tous les gens du monde entier. C’est le lieu où la mode naît, où les innovations viennent. C’est un lieu idéal pour présenter quelque chose d’innovant ». Noté.

innorobo-dacheux-paris-7 Aria Noorazar, directeur de Cubibot, et sa chargée de communication.

Pour cette première journée, l’excellence française était donc bel et bien au rendez-vous (voir la photo de groupe ci-dessous avec les robots français présents sur le salon). En clôture, à 18h, avait lieu la conférence de Riel Miller, expert et praticien internationalement reconnu de prospective stratégique. Ce dernier a notamment échangé sur les hypothèses que nous sommes amenés à élaborer pour concevoir notre vision du monde de demain. Bref, Innorobo 2017 et ses 160 exposants sont réellement tournés vers les usages et les usagers. Vous avez encore jusqu’à jeudi pour venir participer sur la plaine Saint-Denis à l’éclosion de la société de demain.

robots français à Innorobo 2017

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