Le constructeur allemand Mercedes-Benz lance un van semi-autonome faisant office de vaisseau-mère pour les robots de livraison de Starship Technologies.
Starship Technologies à la conquête du dernier kilomètre
Décidément, on arrête plus la start-up Starship Technologies, fondée en 2014 par Ahti Heinla et Janus Friis. Ces deux là sont loin d’êtres des inconnus du secteur de l’innovation. L’estonien et le danois sont tout deux co-fondateurs du service d’appels en ligne Skype ainsi que du logiciel de partage KazAa, rien que ça ! La société est basée à la fois à Londres, pour la partie commerciale et à Tallin pour la partie R&D. Et elle ne devrait pas tarder à ouvrir des avant-postes dans différentes contrées du monde puisque la start-up enchaîne les succès. En mars, déjà, Starship expérimentait son système de livraison autonome au Royaume-Uni, une première phase de test qui s’est rapidement ensuivie d’une seconde, aux Etats-Unis cette fois-ci. Avant de passer aux choses sérieuses en menant des essais à travers plusieurs grandes villes d’Europe. Des essais qui ne visaient plus seulement à vérifier la fiabilité du système autonome en tant que tel, mais de vérifier sa viabilité en tant que service de livraison. C’est pourquoi Starship avait signé des partenariats avec les enseignes Just Eat, Pronto.com, Hermes et même Metro.
Ces premières phases de test avaient mis en lumière un premier problème : celui de l’autonomie des véhicules de transport de marchandises. Les petits robots à roues de Starship n’ont peut-être pas rencontré de difficultés au niveau de la géolocalisation, mais leur autonomie les empêche d’assurer un service continu et donc avantageux par rapport à un humain. Pour y remédier, les entrepreneurs avaient tout simplement affirmé qu’il suffirait d’en augmenter le nombre, afin d’être toujours en mesure de livrer un colis.
Une idée simple mais pas complètement idiote, à condition de donner à cette flotte de véhicules les moyens de son déploiement…
Starship et Mercedes présentent le van vaisseau-mère
L’intérêt premier de l’usage des robots autonomes pour livrer des marchandises réside dans leur disponibilité totale, leur efficacité (ils vont droit au but et ne prennent pas de pause), et surtout dans leur rôle clé dans la résolution de l’équation du dernier kilomètre. Le dernier kilomètre c’est cette distance qui sépare l’entrepôt du domicile du client. C’est cette distance qui obsède les services postaux comme les géants du web du type Amazon, prêt à tout pour en supprimer les contraintes, et même à déployer son propre escadron de drones livreurs.
Quant à Starship Technologies, elle a eu la bonne idée de se contenter, d’une part, de robots terrestres, donc moins énergivores, et roulant sur les trottoirs d’autre part. Une combinaison qui en facilite drastiquement la mise en oeuvre légale et qui explique le nombre d’essais réalisés. Dans un récent communiqué, Starship Technologies se targue d’avoir fait parcourir à ses robots plus de 12 000 km à travers 47 villes de 12 pays.
Une mise en oeuvre dont il manquait un élément essentiel et que le tout nouveau partenariat avec Mercedes-Benz devrait combler. Le groupe automobile allemand vient de dévoiler son modèle de « Robovan », présenté comme « le premier van de transport de robots autonomes de livraison« . Le van prend les traits d’un véritable vaisseau-mère dans lequel serait entreposé et entretenu un certain nombre de machines de livraison.
Et pour aller au bout de ses idées, Starship Tech a demandé à Mercedes que le van soit semi-autonome.
Les vans Sprinter de Mercedes-Benz pourront ainsi transporter 8 robots et sillonner les villes avant de s’arrêter à un point stratégique où la demande est particulièrement élevée. Une combinaison de modes de transport qui, « lorsqu’elles convergeront, auront pour finalité d’être plus efficaces, plus rentables et plus adaptées à la demande » a expliqué Ahti Heinla, CEO de Starship.
Si l’on en croit les deux entreprises, le véhicule pourra charger huit robots grâce à un rail qui seront capables de livrer plus de 400 colis en l’espace de 9 heures, contre les 180 colis livrés dans le même temps par des techniques traditionnelles.
D’après Allan Martinson, COO de la start-up « les vans d’aujourd’hui doivent faire du porte-à-porte toute la journée. En délégant cette tâche aux robots, la productivité en sortira grandie, tandis que le trafic routier et les émissions de C02 diminueront« .
Du côté du constructeur allemand, on perçoit un « grand potentiel pour la livraison automatisée en combinant nos vans et les robots, ce que nous appelons le principe du vaisseau-mère« .
A l’instar d’un Amazon ou d’un Google qui s’immiscent dans une multitude de marchés qui leurs sont à priori étrangers, l’innovation technologique prouve une nouvelle fois qu’aucune industrie n’est à l’abri d’une forme de disruption venant d’acteurs dont la compétitivité était jusque là inexistante. Qui aurait cru, il y a dix ans, qu’un constructeur automobile et une start-up créée par des entrepreneurs du web en viendrait à concurrencer les entreprises de livraison sur leur propre secteur ?
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