Les deux compères à l’origine de la première imprimante 3D tatoueuse récidivent. Cette fois c’est avec un bras robotisé Fanuc qu’ils ont décidé de faire un exploit.
Ils en ont fait du chemin depuis. Il y a deux ans, deux étudiants de l’ENSCI dévoilaient leur système de tatouage par imprimante 3D. Un projet commencé en 2013 dans le cadre d’un concours organisé par le Ministère de la Culture et Les Ateliers. Ce concours, appelé Public Domain Remix invitait 8 équipes à se départager en inventant un dispositif innovant en moins de huit heures. L’objectif était qu’ils utilisent des images, des sons ou des vidéos tombés dans le domaine public pour en tirer quelque chose de nouveau. Leur idée à eux était simple : et si on inventait une machine capable de tatouer immédiatement des images publiques ? Au terme de ces huit heures, ils sont parvenus à hacker une imprimante 3D et lui faire dessiner sur la peau à l’aide d’un feutre.
Très vite ils ont testé leur machine sur des peaux de cochons, pour ensuite s’attaquer à la peau humaine. Passage obligé pour optimiser leur machine aux surfaces arrondies et inégales.
Très vite, leur idée fait le tour des médias spécialisés. Du Brésil au Japon en passant par l’Espagne, la Pologne et la Croatie.
Au printemps 2016, les deux compères entrent en résidence d’artistes. Et pas n’importe laquelle. C’est à San Francisco, dans l’Autodesk Pier 9 Workshop que Johan et Pierre peaufineront leur prototype. Ils iront même plus loin puisqu’ils vont créer le premier robot tatoueur. La résidence d’artistes Pier 9 se démarque par son affection pour les technologies et par sa praticité. L’atelier accueille les artistes 24/24, 7/7 sur une durée de 4 mois et met à leur disposition des locaux et des machines tout en les impliquant dans des événements divers. Ils restent propriétaires de tous leurs travaux, y compris ceux créés dans le cadre du programme, et bénéficient d’une allocation mensuelle de 2000$ en plus d’un budget pour se réapprovisionner en matériel. Ils hébergent de nombreux artistes aux projets aussi surprenants que fascinants. Il y a Madeline Gannon, la dompteuse d’immenses robots industriels, les mains artificiellement imprimées à partir de cellules biologiques de Amy Karle, ou bien encore la peinture électrique de Sebastian Morales.
Entre temps, le binôme multiplie les expositions de la Maker Faire de Paris au Geek Picnic de Saint-Pétersbourg en passant par l’exposition Utopian Bodies en Suède.
Mais leur dernière invention porte l’interaction homme-machine à un autre niveau. Ce n’est plus une imprimante 3D mais un bras robotisé qui assume le rôle de tatoueur.
Pour cette opération ils ont mobilisé : un robot FANUC M-70 à six axes; du matériel standard de tatouage (ici un dermographe rotatif Cheyenne); un scanner 3D à main Artec Eva; des logiciels Fusion360 pour le design et de Dynamo pour la programmation; et enfin, “un puissant ordinateur pour mettre en route et piloter tout cela“.
Démonstration de leur machine dans la vidéo ci-dessous. Et si vous cherchez à la reproduire chez vous, ça se passe par ici.
Pour plus d’informations sur les projets de l’atelier Pier 9, c’est ici.
Et pour en savoir plus sur l’entreprise Appropriate Audiences de Johan Da Silveira et Pierre Emm, c’est par là.
Cet article Le tatouage à l’ère 4.0 ou quand les machines ont la fibre artistique est apparu en premier sur Humanoides.fr.