Deux entrepreneurs ont créé Drone Danger, l’UAV qui permet de pirater des systèmes informatiques tout en se tenant à distance.
Le drone hacker
Concrètement, le Danger Drone, dont le nom est tout droit inspiré du film Top Gun, est un véritable ordinateur volant qui fonctionne grâce à un Raspberry Pi et embarque toute la panoplie du hacker. Il peut voler dans un rayon de 2km à la ronde autour du pilote, mais si vous possédez un téléphone un peu plus high-tech, vous pourrez le contrôler via la bande Long Term Evolution (LTE), assimilée aux technologies 4G. A cela, il est également possible de pré-programmer des destinations de vol pour ne pas avoir à le contrôler en chemin.
Étonnamment, cet appareil a été conçu dans le but de pirater à distance dans une zone plus éloignée et donc sûre pour l’opérateur. Plus paradoxal encore, ce sont des experts travaillant pour l’entreprise de sécurité& Bishop Fox qui en sont à l’origine. Francis Brown et David Latimer, travaillent tout deux pour cette société, depuis sa création par Brown et Vincent Liu en 2005. Leur marché ? La protection des entreprises face aux failles et attaques informatiques. Brown est un ancien membre de l’équipe de sécurité de Honeywell, passé ensuite par le centre de sécurité de Ernst & Young. Tout comme son partenaire, Liu, qui est également passé par la célèbre National Security Agency (NSA). Leur business tourne grâce à 80 experts en sécurité informatique.
Bishop Fox développe toute une série de produits et de solutions de sécurité, allant du physique, pour les domiciles et bureaux, au purement informatique pour protéger les serveurs et les données des entreprises principalement.
Son dernier produit, le Danger Drone, est un UAV à 500$ qui servira finalement de relai pour hacker à distance un dispositif de sécurité ou tout autre appareil électronique et connecté. “Comparez-le à un ordinateur volant” explique Francis Brown à Motherboard, “un drone qui fait tout comme un ordinateur, mais qui peut voler“.
D’après ses créateurs, “les attaques qui n’étaient pas possible du fait que les gens ne voulaient pas se mettre en possible situation d’arrestation, le sont sont désormais. A présent vous pouvez être beaucoup plus ambitieux puisque vous n’avez plus à craindre de vous faire arrêter et d’aller en prison”.
La sécurité anti-drone, nouvel enjeu pour les entreprises
Et non, ce n’est pas exactement ce que vous croyez. Les deux inventeurs n’ont pas conçu cette machine pour servir le crime et les hackers en leur permettant de perpétrer leurs attaques loin du danger et de tout risque d’être pris en flagrant délit. Non, s’ils l’ont inventée c’est justement pour contrer des pirates de l’air qui utiliseraient de tels engins à des fins criminelles. Le but étant de prémunir les autorités publiques et les entreprises contre les attaques aériennes réalisées depuis un UAV. De plus en plus d’entreprises font de ce segment leur cour de métier. Dernier exemple en date, l’alliance entre Airbus et DeDrone, une start-up allemande qui vend un dispositif de neutralisation d’engins intrusifs. Leur but ? Débarrasser les aéroports de ces intrus aériens qui violent régulièrement leur périmètre de sécurité. Mais ce ne sont pas les seuls. Les solutions anti-drones sont de plus en plus nombreuses et innovantes. La Police néerlandaise est pionnière en la matière. Elle a inventé un drone doté d’un canon à filet pour attraper les appareils malveillants. Innovante, elle l’est aussi dans sa manière de revoir les techniques traditionnelles, puisque la police nationale entraîne désormais de véritables rapaces en chair et en os pour attaquer les engins de carbone.
A mesure que leur nombre grandit, leur dangerosité aussi. Et ce constat n’est pas prêt de s’inverser puisque les analystes s’attendent à ce que ce marché encore naissant double de volume rien qu’en 2016. Une course en avant qui n’est pas non plus prête de s’arrêter puisque les applications et fonctions des UAV ne cessent de s’élargir à tous les domaines : contrôle des stocks, surveillance, loisirs, courses, reconnaissance, exploration, archéologie, audiovisuel…
Les deux experts en sécurité ont créé cet engin singulier justement pour prévenir l’utilisation de tels armes par des personnes malintentionnées. Selon eux, l’avenir de la sécurité informatique sera particulièrement dynamique et imprévisible. Du fait notamment de l’explosion de l’internet des objets. Une explosion qui crée autant de cibles potentielles pour les hackers qui prendront un malin plaisir à voler des tas de données confidentielles et privées, de quoi vendre des secrets commerciaux ou faire chanter un particulier.
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