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Quand la technologie sublime la création musicale

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De nombreux chercheurs affinent leurs algorithmes de machine learning au point de rivaliser avec la création artistique humaine. Exemples avec Baidu et le duo Feral Five et Francis Bitonti.

Baidu, le nouveau dragon asiatique

L’expansion du géant du web chinois Baidu est telle qu’on pourrait presque le qualifier de dragon à lui tout seul. Le groupe qui a fait ses classes dans les moteurs de recherche (seul équivalent de Google en Chine, avec près de 80% des parts du marché local) s’est inspiré de son mentor américain et a marqué son empreinte dans bien des domaines. Aujourd’hui, il représente près de 8% des parts totales du marché de la recherche en ligne. En Mars, le moteur de recherche comptait plus de 660 millions d’utilisateurs actifs soit une augmentation de 9% par rapport à la même période de l’année précédente, selon les chiffres officiels communiqués par l’entreprise. Sa division Maps pour mobiles comptait 331 millions d’utilisateurs pour une augmentation nette de 19%. En quelques années seulement, Baidu est passé de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2011) à presque 10 milliards en 2015 pour des bénéfices quintuplés. De la cartographie au paiement en ligne, le chinois est sur tous les fronts.

Mais il est aussi sur le front de l’innovation technologique. La société a ouvert trois laboratoires de recherche. Le premier est dédié au Big Data, le second au Deep Learning quant au dernier, basé dans la Silicon Valley, il se consacre exclusivement à l’intelligence artificielle. Son projet phare mais encore très secret, c’est la voiture autonome, une technologie sur laquelle travaille également son concurrent LeeCo qui a déjà dévoilé un premier prototype au salon Auto China.

Baidu et l’intelligence artificielle

Le SVAIL, pour Silicon Valley AI Lab travaille sur des techniques de reconnaissance vocale et linguistique. Bien conscient que le mandarin est une langue difficile, qui l’est encore plus à écrire, Baidu a dans l’idée de simplifier les processus de traduction grâce à de nouveaux algorithmes. Récemment il dévoilait dans une vidéo son algorithme Deep Speech, capable de lire à la fois l’anglais et le mandarin.

Mieux que Google DeepDream, mieux que l’application Prisma, et encore mieux que le musicien artificiel d’IBM Watson Beat, Baidu a conçu un logiciel de machine learning capable de créer de la musique en s’inspirant de peintures célèbres, dévoilé lors d’une exposition pékinoise d’art contemporain. A la vue d’un tableau de Van Gogh, le programme crée une douce mélodie au piano. Quant à la peinture représentant des chevaux au galop, l’IA a choisi une mélodie aux sonorités asiatiques et plus rythmées pour accompagner le mouvement des sujets peints.

Car selon les informations de Tech In Asia, l’IA de Baidu analyse dans un premier temps l’image, élément après élément, pour déterminer la nature des objets représentés : s’agit-il d’un cheval ou d’un homme ? D’une femme ou d’un taureau ? Le programme puise ensuite dans sa base de données pour interpréter ces nouvelles informations et proposer un son adéquat. De même, l’IA s’inspire des formes, plus ou moins dures, des couleurs plus ou moins chaudes ou froides et peut ainsi en dégager une atmosphère générale : la scène est-elle joyeuse, triste, sulfureuse… ?

Les notes de musique ont elles aussi été interprétées au préalable et rangées dans des catégories d’humeur, de façon à faire correspondre l’image et la mélodie.

Musicalité et impression 3D avec Feral Five et Bitonti

Le géant asiatique n’est pas le seul à défier les artistes sur leur propre terrain de jeu. En plus d’IBM Watson, on peut citer les rois de l’impro Shimon et Travis du Georgia Tech. Certains s’attaquent à la peinture, en créant des drones qui suivent les mouvements de la main pour peindre à distance, quand d’autres conçoivent des IA écrivains pour participer à des concours littéraires.

Enfin, il y a aussi l’exemple de la récente collaboration entre le groupe Feral Five et le designer Francisco Bitonti. Singulièrement, ils ont choisi de capter les sons émis par ce nouvel instrument qu’est l’imprimante 3D. Et pour cause, le designer basé à New York est connu pour avoir conçu la robe imprimée en 3D de Dita Von Teese, tandis que Feral Five a sorti un album intitulé 3D et qui parle de l’impression 3D d’humains. Ensemble ils ont posé la première pierre de ce qu’ils nomment la Datapop. Car pour créer ses sonorités, l’équipe a emprunté l’algorithme de modélisation 3D Rule 9 qu’utilise habituellement le designer pour générer des formes géométriques sur ordinateur. Ils ont créé un mode de génération sonore inspiré de cet algorithme en utilisant pas moins de neufs langues, dont le chinois, qui habille le refrain. “Cette collaboration touche au cœur même du travail digital, car c’est uniquement de la data” précise Francis Bitonti.

Aussi, la construction de leur morceau de musique, baptisé Rule 9 s’est faite en deux temps. D’abord, ils se sont contentés d’enregistrer purement et simplement les sons émis par une imprimante 3D en activité. Enfin, ils ont synthétisé des sons à partir du fichier informatique de l’impression 3D grâce à l’algorithme de modélisation.

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