En Ethiopie, le gouvernement a lancé la construction d’un important réseau ferré. Pour s’assurer de sa faisabilité, 3DroneMapping et Birlik Harita ont cartographié les environs avec des drones.
Coeur de métier : la cartographie aérienne
3DroneMapping est une société fondée en 2014 à Kwazulu-Natal en Afrique du Sud. Sa spécialité : la cartographie aérienne. Pour cela elle emploie différents moyens comme le RPAS et les drones et des technologies de photogrammétrie pour constituer des orthomosaïques, “des images aériennes rectifiées géométriquement et égalisées radiométriquement” peut-on lire sur le site d’Abahia, un spécialiste français d’audit en thermographie et photogrammétrie.
Le client principal de l’entreprise sud-africaine est Mark Wijnberg Land Surveyors. Un leader de l’enquête géographique et de l’expertise de sites en Afrique depuis 1996. Mais elle a travaillé avec Rokwil, avec Géoibéricos au Mozambique, PennyRoyal à Zanzibar et plusieurs autres entreprises. 3DroneMapping a fait du continent africain son principal terrain d’action. Il a déjà fourni des services de cartographie en Ouganda, au Mozambique et plus récemment sur l’île Maurice où la compagnie devait inspecter un site de 1400 hectares, mais aussi au Zanzibar avec PennyRoyal. Les drones apparaissent comme le meilleur sinon l’unique moyen d’inspecter les vastes territoires africains encore inexplorés, ou tout du moins non répertoriés efficacement.
Une coalition turco-sud-africaine en Ethiopie
En Ethiopie, un très important axe ferroviaire est en pleine construction. Pour assurer le bon déroulement des travaux, il a donc fallu s’assurer que le terrain était propice à la construction d’une ligne de chemin de fer. Pour ce faire, 3DroneMapping s’est associé à Birlik Harita, une entreprise turque qui fournit le même type de services que le sud-africain.
Ce projet d’inspection aérienne de l’est éthiopien durera 10 mois. Car le montant de la construction de la ligne de chemin fer censée relier le sud au nord, de Awash à Weldiya, s’élève 1,6 milliards d’euros. Un projet d’ampleur qui s’étend sur 375 km, financé par l’entreprise publique Ethiopian Railway Corporation et lancé en 2012 par le groupe de BTP turc Yapi Merkezi. Actuellement, ce sont plus de 1500 km de chemins de fer qui sont en cours de construction à travers ce pays souvent qualifié de “futur Chine de l’Afrique” avec un taux de croissance de presque 10%. Mais, dans ce pays de 94 millions d’habitants, 9 habitants sur 10 vivraient encore de la terre et l’agriculture représente toujours 40% du PIB de l’Ethiopie. Malgré cette croissance à deux chiffres, l’une des plus fortes du continent, ce sont encore 20 millions d’habitants qui dépendraient des aides alimentaires pour se nourrir, indiquait René Lefort, spécialiste de la Corne de l’Afrique dans un article du Monde. Dans cet élan d’investissements publics qui ont permis de moderniser le pays, la construction d’un réseau ferré est l’une des priorités du gouvernement, premier moyen de dynamiser l’économie d’un pays.
Ce projet colossal qui reliera donc Weldiya au nord à Awash au sud, en passant par Kombolcha et dont la première pierre avait été déposée par le Premier ministre en février 2015 devrait aboutir dans moins de 4 ans.
Travail d’inspection
Dans ce partenariat, le sud-africain se chargera de fournir les services aériens à Birlik Harita qui s’occupera de traiter et d’interpréter toutes les données collectées pour assurer un suivi volumétrique en continu pour informer le constructeur du chemin de fer.
C’est donc 3DroneMapping qui déploiera ses solutions de drones aériens à ailes fixes pour récolter des images aériennes de bout en bout de la ligne ferroviaire. Elle sera également responsable de la vérification des datas mais surtout de prévoir les plans de vol, toujours complexes dans cette partie de l’Afrique où la ligne devra passer par delà les montagnes, les vallées et les plateaux. Il faut donc prévoir tout cela à l’avance avec une précision infaillible. D’autant plus que la route prise par les futurs trains subira un dénivelé de plus de 2300 mètres faisant “du décollage, de l’escalade et du vol, de véritables défis pour les appareils” indique l’entreprise sud-africaine dans un communiqué. Des missions d’autant plus difficiles à remplir que les communications sont très limitées dans cette région du monde, avec les montagnes bloquant la transmission des rares signaux.
A ces conditions topologiques compliquées, il faut également ajouter les conditions climatiques assez extrêmes. Car sur les plateaux méridionaux, bien que la planification de vol ait été plus aisée, les températures élevées et les vents puissants qui s’y abattent ont rendu la mission encore plus difficile.
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