Construire et propulser des satellites dans la stratosphère, cela coûte cher et prend du temps. Pour y remédier, le groupe aérospatial européen Airbus travaille depuis 2008 sur un nouveau concept de satellite : le drone Zephyr qui ne cesse d’être amélioré au fil des ans. Le point sur les dernières évolutions du modèle Zephyr.
Zephyr, c’est le nouveau modèle de drone développé par le groupe européen Airbus. Mais Zephyr n’est comme les autres drones. C’est un HAPS. Un Pseudo-satellite de Haute Altitude. Un drone autonome de haute altitude qui fonctionne exclusivement à l’énergie solaire. Mais il ne s’agit pas d’un projet unique comme Solar Impulse mais bien d’un projet d’envergure et qui ne cache pas ses ambitions !
Car l’objectif d’Airbus, c’est tout bonnement de remplacer les futurs satellites par ces drones qui fonctionnent au solaire. Un projet qui rappelle celui du CNRS qui consiste à constituer des champs de ballons flottant au delà des nuages pour recueillir de l’énergie. Sauf qu’ici, le but n’est pas de collecter de l’énergie mais des informations, dans le sillage du projet Loon, qui vise à fournir une connexion internet aux zones les plus isolées du globe terrestre.
D’après Airbus, Zephyr est une drone qui possède l’endurance d’un satellite et la précision d’un aéronef, mais qui est plus rentable que les deux. Car le drone Zephyr détient actuellement le record du monde de durée de vol avec plus de 336 heures de vol continu en 2010, soit plus de deux semaines, mais aussi celui d’altitude en ayant dépassé la barre des 21 526 mètres.
Pour réaliser ces exploits, le drone combine tous les avantages : légèreté, puissance et alimentation en continu. La dernière version du drone, baptisée Zephyr T a une envergure de 32 mètres contre 25 mètres pour le Zephyr S (désormais appelé modèle 8), qui était déjà 30% plus léger et pouvait porter jusqu’à 50% de plus de batteries que son prédécesseur, le Zephyr 7. Zephyr T pourra transporter une charge de 20 kg et voler jusqu’à 20 km d’altitude. Il pèsera moins de 135 kg, charge comprise.
Le dernier des trois tests déjà menés depuis janvier, a eu lieu début mai. Ces tests ont démontré que le drone (à l’échelle 1/4 du drone final) pouvait voir jusqu’à 400 kilomètres à la ronde et fournir des images HD par communications dans une zone alentour de 1000 km². En raison de la relative basse altitude de vol du drone Zephyr ( contre les 600 km d’altitude auxquels stationnent les satellites ordinaires), les pseudo-satellites d’Airbus n’auront pas vocation à remplacer les satellites traditionnels, mais à fournir des communication plus rapides dans une zone plus réduite ainsi que des images locales de la Terre beaucoup plus précises. Grâce à sa batterie, il peut fonctionner de nuit comme de jour, offrir une surveillance efficace quelles que soient les conditions météorologiques et peut être contrôlé à distance de n’importe où. Il devrait à terme être en mesure de surveiller sa zone 24 heure sur 24 et 7 jours sur 7. La version finale à échelle réelle devrait entrer en phase de test d’ici 2018. Ces améliorations, Airbus les doit également à son nouveau partenaire MicroLinks, qui équipe désormais le drone de ses panneaux solaires flexibles et ultra-légers.
En attendant d’accélérer le développement de ce nouveau modèle, Airbus se concentre sur la livraison des deux Zephyr 8 (anciennement appelé S) commandés par le Ministère de la Défense britannique, pour un total de 13 millions de livres. Le Ministère de la Défense a d’ores et déjà planifié une période de test de trois mois en 2017 et a posé une option sur un éventuel troisième appareil, qui pourrait être le modèle T. Airbus précise également que ses HAPS peuvent également servir d’autres causes que militaires, comme l’action humanitaire, les services…
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