Les avantages de l’Intelligence Artificielle (I.A) sont énormes. Tout autant que ses dangers. C’est pourquoi l’administration Obama a décidé de se saisir de la question en créant un sous-comité et en lançant un cycle de tables rondes, tout deux consacrés à l’I.A.
Au royaume des nouvelles technologies, il en est une qui a mobilisé toute l’attention de la presse ces deux dernières années. Depuis la victoire d’AlphaGo sur le joueur de Go Sud-coréen Lee Sedol, le potentiel de l’intelligence artificielle résonne plus fort encore qu’auparavant, malgré des avancées mineures et très lentes dans le domaine. La finance, la santé, le sport, l’automobile, la gastronomie, le jeu-vidéo et même le Droit, aucun domaine d’activité ne semble y échapper. De récentes avancées significative dans la recherche ont amené les plus grands à se lancer dans l’aventure les uns après les autres. Toyota, Facebook, Apple, Google qui avait fait de l’I.A sa priorité dans sa lettre ouverte aux actionnaires, Microsoft et désormais Sony qui rejoint la course plus d’une décennie après la sortie du chien Aibo, tous parient sur l’intelligence artificielle. Car il ne s’agit plus seulement de recherche de laboratoire mais bien d’investissements massifs dont il est question. Une tendance qui n’est pas sans susciter nombre de controverse et de réactions hostiles.
Au contraire, certains en profitent pour faire entendre leur voix dissonante tout en s’inscrivant dans ce marché. L’investisseur Elon Musk s’est rendu célèbre (en plus de la Tesla et de Space X) pour avoir investi un milliard de dollars dans une compagnie destinée à bénéficier à toute l’humanité et à bannir les robots tueurs et tout détournement néfaste de l’I.A.
Toujours est-il que les grands groupes investissent dans le secteur, et vont jusqu’à “ouvrir” leurs plate-formes pour accélérer la recherche. Microsoft a ainsi ouvert sa propre plate-forme de développement au même titre que Facebook et Amazon. Dernier en date, l’omniprésent Elon Musk qui a lancé sa plate-forme OpenAI ouverte à tous les développeurs qui souhaiteraient contribuer à accompagner le processus.
Les plus grandes entreprises, mais aussi les plus grands gouvernements. La Maison Blanche vient d’annoncer la création, au sein du Conseil National des Sciences et Technologies qui accompagne le président dans ses décisions, d’un sous-comité dédié au machine learning et à l’intelligence artificielle. Une décision qui intervient en même temps que la publication d’un rapport sur “Les systèmes algorithmiques, l’opportunité et les droits civils“. Rédigé par un groupe spécialisé du Bureau Exécutif du Président (le Conseil le plus proche du Président), le rapport livre un état des lieux de la puissance des algorithmes, leur potentiel, et leurs dangers. En insistant particulièrement sur l’imputation de la responsabilité des décisions prises par un système autonome sans aucune supervision humaine. Le rapport appelle à plus de transparence sur le fonctionnement des systèmes automatisés, sur leur façon de collecter les informations, de les traiter et de les livrer, qui pourraient déboucher sur des systèmes défaillants (au sens des auteurs), comme des systèmes de comparaison ou de référencement discriminants, des services de recommandation et de personnalisation qui resserrent les options plutôt que de les ouvrir (concept de bulle de filtre popularisé par Eli Pariser)…
L’administration Obama a d’ores et déjà lancé deux projets qui pourraient bénéficier de l’I.A pour fonctionner de façon optimale : le Cancer Moonshot et la Precision Medicine Initiative. Le premier vise à adapter les traitements médicaux à chaque patient, plutôt que d’adopter une stratégie globale à destination du patient moyen. Quand le second a pour ambition d’accélérer la lutte contre le cancer en levant les obstacles pour une collaboration bureaucratique efficace. Le but ? Faire sauter les barrières entre les différentes administrations fédérales grâce aux nouvelles technologies pour qu’elles travaillent à l’unisson contre le cancer en partageant rapidement et efficacement leurs données.
Elle a également programmé une série de tables rondes pour interroger les pour et les contre de l’intelligence artificielle, qui doit à tout prix être encadrée éthiquement et juridiquement. Le 24 mai, le Bureau des Sciences et Technologies abordera les “implications légales et de gouvernance de l’I.A” à Seattle, puis le 7 juin à Washington “l’intelligence artificielle pour le bien commun”, “sécurité et contrôle de l’intelligence artificielle” à Pittsburgh, le 28 juin, et enfin “les implications économiques et sociales des technologies de l’I.A à court-terme” le 7 juillet à New York.
La semaine dernière, un mathématicien de l’Université d’Oxford, s’était d’ailleurs prononcé pour la création d’un régime juridique propre aux systèmes doués d’intelligence artificielle : “Si nous comprenons que ces machines parviennent à un certain degrés de conscience, nous pourrions très bien leur accorder des droits” avait déclaré le professeur Du Sautoy à l’occasion du Hays Festival.
Le gouvernement Fédéral américain espère à terme tirer au clair toutes les implications de l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne de ses citoyens et faire en sorte qu’ils ne soient pas pénalisés par ses déviances.
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