La start-up Starship Robotics, basée à Londres, mène depuis mars 2016 des expérimentations pour son robot-livreur dans les rues du Royaume-Uni. Elle ambitionne de conquérir le marché américain dès cet été et de commercialiser son produit en masse à l’horizon 2017.
Domino’s Pizza n’a qu’à bien se tenir. Le vendeur de pizza américain Domino’s avait annoncé vouloir expérimenter son premier robot livreur, DRU mais il pourrait bien se faire doubler par une start-up tout droit venue… d’Estonie !
Starship Robotics a été fondée en 2014 par Ahti Heinla et Janus Friis. Le premier étant un enfant génie du code informatique estonien -il a notamment co-fondé Skype et KazAa- et occupe désormais le poste de chef de la technologie et de l’ingénierie, quand le second est un entrepreneur danois également co-fondateur de Skype, KazAa et de Joost. Il est en charge de la partie management et commerciale. La société est basée à la fois à Londres, pour la partie commerciale et à Tallin pour la partie R&D. Une expérience remarquable pour les deux co-fondateurs sur laquelle ils n’hésitent pas à s’appuyer pour vanter leurs technologies : “Nous voyons un monde dans lequel vous pourriez envoyer et recevoir ce que vous voulez, où et quand vous le voulez. Notre expertise ingénieure combinée à notre expérience de fondateurs de Skype nous permettent de faire de ce rêve une réalité” se vantent-ils sur la page de présentation de leur entreprise. Son objectif ? Développer une flotte de véhicules autonomes conçus pour livrer des biens en moins de 30 minutes. La société compte désormais plus de 40 employés.
A l’instar d’un Amazon, l’idée de Starship Robotics est de résoudre le dilemme du “dernier kilomètre”. A l’heure des drones, on peut légitimement s’étonner que des entreprises choisissent encore le mode de livraison terrestre par rapport à l’aérien. Mais pour une entreprise, une grande partie des frais d’opérations sont alloués à l’énergie dépensées, par exemple pour livrer des colis. Si les drones sont probablement plus aptes à contourner des obstacles, puisqu’ils les évitent littéralement en leur survolant, l’énergie consentie par cet effort est assez remarquable. Pour toute entreprise raisonnable qui cherche à optimiser son fonctionnement, il est naturel de se pencher vers des solutions certes innovantes, mais pas trop coûteuses. Aussi, les drones de livraison terrestres consomment beaucoup moins d’énergie qu’un drone qui doit défier la gravité à l’aide de plusieurs hélices.
Avec une telle flotte autonome, la compagnie assure réduire les frais d’opérations d’au moins 15%, ce qui n’est pas si significatif, compte tenu que le robot ne reçoit pas de salaire. Et pour cause, si les robots sont capables de rouler de façon autonome la majeure partie du temps, il sont toujours assistés d’un humain, prêt à en reprendre le contrôle à tout moment.
Le 10 mars dernier, le Royaume-Uni devenait le premier pays à tester publiquement le système de livraison autonome de la start-up estonienne. Le drone de livraison à roulettes n’a rien de spectaculaire, si ce n’est qu’il permettrait une couverture territoriale beaucoup plus grande et dynamique pour les services de livraisons de produits en tout genres. Le robot à six roues de Starship Robotics est sécurisé -seul le livreur ou le client peut l’ouvrir- il est intelligent et amical qui plus est. Le robot évite les piétons, leur cède le passage et sa vitesse limitée l’intègre sans problèmes dans notre environnement quotidien. L’idée c’est d’assurer un service continu et ponctuel pour vous décharger d’un poids inutile.
Pendant six mois, les robots sont en ce moment même en train d’arpenter les rues de plusieurs villes du Royaume-Uni, notamment à Londres, dans le quartier de Greenwich. Le but de cette opération ? Démontrer qu’il est possible d’assurer la livraison de biens pour moins d’une livre par trajet et qu’il ne bouleversera pas la vie des habitants. Les robots se déplacent sur les trottoirs à vitesse limitée. A la fin de l’année, la société testera pour la première fois la livraison autonome dans ce quartier de Londres.
Jusqu’à présent, les robots livreurs de Starship Robotics ont déjà parcouru plus de 5700 km et rencontré plus de 130 000 personnes sur les trottoires du Royaume-Uni. A Allan Martinson, chef des opérations, de conclure que “la plupart des gens se contente de tourner la tête, sans faire vraiment attention. Jusqu’à maintenant, aucun accident, aucun vol“. Tout s’est déroulé comme prévu. A tel point que la start-up prévoit de déployer ses robots à travers les Etats-Unis à partir de l’été 2016 et espère lancer la commercialisation en masse à compter de 2017.
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