Le marché de la robotique se porte bien, très bien. Depuis 5 ans, l’explosion est indéniable et les ventes croissent chaque année. Les récentes sorties médiatiques de l’intelligence artificielle AlphaGo, de l’androïde ultra-réaliste Sophia et de la chinoise Jia Jia ne constituent que la partie immergée de l’iceberg. La robotique est bel et bien un secteur de croissance et d’avenir, où les investissements ne font que gonfler et se multiplier.
Selon la cabinet d’étude IDC, le marché de la robotique devrait connaître une croissance d’environ 17% jusqu’en 2019 pour atteindre une valeur totale de 135 milliards de dollars. Malgré une baisse début 2016 en termes de contrats passés, le marché de la robotique accuse une forte croissance en termes d’investissements tout au long de l’année 2015 (+115%).
Cinq pays se partagent le gâteau
Le nombre de robots industriels vendus chaque année dans le monde est passé de 115 000/an sur la période 2005-2008, à plus de 170 000/an sur la période 2010-2014. En 2014, ce chiffre a franchi la barre des 230 000.
En termes de ratio robots pour 10 000 employés, la Corée, le Japon et l’Allemagne font la course en tête. En ce qui concerne les régions, c’est l’Europe qui mène la danse avec 85 robots pour 10 000 employés suivie des Amériques. Mais la Chine n’est pas en reste et peut se targuer de la croissance la plus forte. En termes de chiffres bruts, la Chine se hisse à la première place des nations robotisées avec 60 000 unités vendues en 2014. Le Japon à la seconde place avec plus de 30 000 unités, suivent les Etats-Unis avec un peu moins de 28 000 unités. Et viennent enfin la Corée-du-Sud avec environ 23 000 unités et l’Allemagne avec 20 000 robots achetés. Ces cinq pays se partagent 70% du marché de la robotique industrielle.
La Chine plus gros moteur de la robolution
Avec 60,000 unités installées en 2014 à travers cet immense pays, la Chine a connu une hausse de 56% pour les installations de robots. Une demande de plus en plus forte, et d’origine nationale qui plus est. Avant 2012, le pays ne comptaient aucun robot fait maison, aujourd’hui ces derniers représentent plus d’un tiers des installations. Mais la signification de ce chiffre mérite d’être pesée. Si la Chine est le pays qui compte le plus de robots, lorsqu’on rapporte ce chiffre à son nombre de travailleurs, elle est loin d’occuper le haut du tableau. En tête de peloton, la Corée-du Sud, avec presque 500 robots pour 10000 employés, viennent ensuite le Japon et l’Allemagne qui tâtonnent autour des 300, la France dans les 120, quant à la Chine, elle ne compte que 36 robots pour 10000 ouvriers. C’est ce qui explique en partie la croissance à deux chiffres de la robotique en Chine, qui a encore du chemin avant de rattraper le niveau des pays les mieux équipés.
Les 10 entreprises de la robotique les mieux valorisées
Néanmoins, si l’on s’en tient au classement réalisé par le cabinet CB Insights, les sociétés les plus valorisés sur la période Q1 2011 à Q1 2016 sont pour l’écrasante majorité d’entre elles d’origine américaine :
1 – Auris Surgical Robots, 184 millions.
Principaux investisseurs : Highland Capital partners, Mithril Capital Management et Lux Capital.
Auris Surgical Robotics est une entreprise basée en Californie et spécialisée dans les systèmes de micro-opération dans le domaine de l’ophtalmologie depuis 2007. C’est la quatrième société de robotique créée par Frederic Moll. L’entreprise et son fondateur visent à donner aux chirurgiens des moyens toujours plus performants pour opérer leurs patients.
2 – Medrobotics, 133,2 millions.
Comme pour les précédentes, Medrobotics est comme son nom l’indique une entreprise qui développe de solutions dans le secteur de la santé et du médical. Son but ? Fournir aux patients les solutions d’opérations les moins invasives possibles. Elle a donc mis au point le système d’assistance robotisée Flex. Celui-ci consiste en une plate-forme robotisée qui permet aux chirurgiens d’opérer en toute tranquillité grâce à un système de visualisation des zones les plus difficilement atteignables du corps humain. Un dispositif de caméra mobile qui s’avère utile pour les opérations du nez, de l’oreille ou de la gorge.
3 – Restoration Robotics, 118 millions.
Principaux investisseurs : Shutter Hill, InterWest Partners Alloy ventures, Clarus ventures.
Restoration Robotics est une entreprise d’appareils médicaux et spécialisée dans la transplantation capillaire. Sa machine ARTAS permet de reconstituer une imagerie digitale du crâne du patient et permet grâce au logiciel “Artas Studio” d’opérer virtuellement le patient qui demande une transplantation.
4 – Rethink Robotics, 113.5 millions.
Investisseurs : Bezos Expeditions, Goldman Sachs, , GE vEntures, Two Simga, Sigma Partners.
Nul besoin de revenir sur Rethink Robotics, le producteur des robots collaboratifs Sawyer et Baxter. Plus récemment, le roboticien s’est targué qu’un de ses clients ait pu rentabiliser l’achat d’un Sawyer dans son usine en moins de quatre mois.
5 – Anki, 104.5 millions.
Principaux investisseurs : Adnresseon Horowitz, JP Morgan Two sigma Ventures.
Anki est une entreprise de robotique pas comme les autres. Loin des préoccupations d’amélioration du quotidien, celle-ci officie dans le divertissement et la robotique grand public. Avec ses voitures de courses autonomes miniatures Overdrive, Anki entend bien révolutionner le jouet pour enfants. Des courses de voitures équipées d’armes en tout genre pour freiner ses adversaires. Un genre de Mario Kart propulsé dans le monde réel. A ceci près que vous disposez de nombreux modes de jeu, y compris un mode duel contre une voiture pilotée par une intelligence artificielle.
6 – Liquid Robotics, 82 millions.
Principaux investisseurs : Stanford University, RiverWood et InterWest Partners.
Liquid Robotics est une société qui se spécialise dans la collecte de données en milieu marin. Elle a conçu le premier robot de surface collectant des données océaniques en temps-réel de façon à anticiper la formation des ouragans. Avec plus d’une centaine de Wave Gliders qui sillonnent les océans, la société a déjà pu analyser les données de 17 ouragans. Le but ? Evaluer les quantités de CO2 présentes dans l’eau, étudier les phénomènes météorologiques et climatiques, prévoir la formation des ouragans, leur force et leur destination.
7 – Ninebot, 80 millions.
Principaux investisseurs : Intel, Sequoia Capital, Shunwei et Xiaomi à ses tout débuts.
Ninebot est une société d’équipement robotique fondée en Chine en 2012. Elle commercialise notamment des gyropodes et autres gadgets de transports type hoverboards.
8 – 4Moms, 77.8 millions.
Principaux investisseurs : BlueTree Allied Angels, Castanea, Bain capital
L’entreprise fondée en 2005 par Rob Daley et Henry Thorne à Pittssburgh a fait de la maternité son principal cœur de métier. 4Moms (for moms), littéralement “pour les mamans” conçoit et commercialise des landaus, des fauteuils balançoires et autres dispositifs électroniques et automatiques pour améliorer le confort des mères et de leurs bébés.
9 – Sphero, 76.8 millions.
Principaux investisseurs : Sk Ventures, TechStars, The Walt Disney Company, Mercato Partners, Foundry Group…
Sphero, c’est la start-up qui a conçu le robot BB-8 que l’on peut apercevoir dans le dernier Star Wars. Lancé pour la première fois en 2010, le robot boule Sphero pilotable par smartphone surprend déjà. Mais le véritable essor, Sphero le connaît lors de la sortie du septième volet de la saga intergalactique Star Wars. Un mois après sa commercialisation, autant d’exemplaires de BB-8 se sont vendus que tous les autres modèles de la marque… en quatre ans.
10 – Jibo, 54.6 millions.
Principaux investisseurs : Crowdfunding, Acer, Dentsu , KDD (japons), LG Electronics, NingBo et Netposa (chine), Samsung et Two Sigma.
Jibo, c’est votre futur meilleur compagnon. L’équivalent de Buddy, le robot social made in France, mais en position fixe. C’est un petit robot d’assistance personnelle particulièrement mignon, à tel point que le succès dépasse amplement toutes les attentes de ses concepteurs. Sur sa page Indiegogo, le projet Jibo a collecté plus de 7400 soutiens financiers, pour un montant total de 3 711 958 de dollars, soit 2288% de plus que le montant initialement prévu ! Mais comme de nombreux projets de développement financés sur le net, Jibo connaît quelques complications et retards. Les premières livraisons, attendues dès l’été 2014, n’ont toujours pas été expédiées… Une autre échéance, fixée au mois d’avril 2016, n’a pas non plus pu être respectée, faute d’aboutissement du produit final. Et pour cause, les concepteurs s’assurent que les fonctions et capacités de Jibo sont optimales, comme nous vous le montrons dans notre Zapping du mois d’avril.
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