Les oiseaux sont de vraies plaies pour de nombreux professionnels. Ils picorent les champs des agriculteurs, investissent les déchetteries et mettent en péril certains vols aériens, sans compter les excréments qu’ils laissent à peu près partout. Une société néerlandaise pourrait bien avoir trouvé la solution avec Robird. Le modèle de faucon robotisé de Clear Flight Solutions devrait battre pour la première fois des ailes à l’aéroport de Weeze, en Allemagne.
“Nous résolvons les problèmes en combinant la force de la nature aux nouvelles technologies“. Voilà en une phrase l’ambition de Clear Flight Solutions (CFS), une société spin-off de l’Université de Trent, aux Pays-Bas. Les Robirds de CFS proposent leurs services dans quatre principaux domaines : l’agriculture, la gestion des déchets, les aéroports et les ports.
“Nous avons déjà fait voler nos Robirds et nos drones dans de nombreux endroits, mais le faire dans un aéroport, c’est une première” souligne Nico Nijenhuis, CEO de la société. Une étape d’autant plus cruciale que les ingénieurs de Clear Flight Solutions ont dû surmonter un certain nombre de résistances, notamment à l’aéroport de Schipol “qui était intéressé depuis plusieurs années, mais les lois néerlandaises nous empêchent de mener des tests. C’est plus facile en Allemagne, c’est pourquoi nous avons finalement opté pour l’aéroport de Weeze” explique t-il.
Des réticences très étonnantes quand on sait que l’aéroport de Schipol mène déjà des tests pour intégrer des robots de services de KLM. Il n’en demeure pas moins que les Pays-bas font de la lutte contre les drones une priorité. Les autorités néerlandaises ont déjà mis au point des drones pour capturer les engins volants non autorisés. Plus étonnamment, la Police a aussi dressé des aigles pour attaquer ces drones nocifs ou criminels. Des raisons pratiques ont également favorisé le choix de l’aéroport de Weeze. Celui-ci ne reçoit que 2,5 millions de passagers par an, contre 55 millions pour l’aéroport de Schipol. Un capharnaüm aérien dans lequel il est difficile de faire de la place pour de nouveaux arrivants.
Dans cet aéroport, la mission des aigles et des faucons de CFS sera de faire le gendarme et d’éloigner les nombreux oiseaux qui trouvent refuge dans ces grands espaces ouverts. L’objectif étant d’éviter de possibles catastrophes aériennes. Car, si les drones peuvent être responsables de collisions avec des avions, c’est aux oiseaux qu’il faut s’en prendre dans l’écrasante majorité des cas. Souvenez-vous de l’atterrissage spectaculaire d’un A320 sur l’Hudson en plein New-York, en 2009. Un atterrissage d’urgence provoqué par une collision… avec une volée d’oies. Le Robird de CFS est si bien conçu, qu’il imite à la perfection le vol d’un rapace, de sorte que les oiseaux décampent aussitôt, aussi malins soient-ils pour contourner les différents dispositifs de contrôle mis en place par les aéroports (et qui coûteraient des milliards de dollars par an dans le monde). Un nouveau dispositif biomimétique qui a donc fait ses preuves.
Et pour cause, d’après CFS, lorsque l’on introduit un prédateur dans un éco-système, c’est au système de s’adapter à ce nouvel élément. Sous la surveillance des rapaces robotiques, la population volatile dans une zone donnée, affiche une baisse de 50%. Les avantages d’un vrai faucon, avec ceux d’une réplique : le faucon robotique ne chassera pas effectivement les oiseaux, ils s’en iront instinctivement de son territoire.
Rassurez-vous, la mission de Clear Flight Solutions n’est pas d’éradiquer la population aviaire de la surface de la planète. Dans un registre plus écologique, la société propose également des drones pour inspecter certaines zones comme la province de l’Overijssel, à la recherche des oiseaux aquatiques dont la population ne cesserait malheureusement de chuter.
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