Le dénommé Bruno pourrait bien concurrencer le Lapin de Jade et autres Curiosity développés respectivement par la Chine et la NASA pour l’exploration de l’univers. C’est en tout cas l’ambition d’Airbus Defence and Space qui prévoit de lancer son propre Rover sur la planète rouge d’ici 2018.
Bruno fait partie d’une famille de trois prototypes de rovers, complétée par Bridget et Ryan. Ce projet qui a pour objectif d’envoyer un Rover sur la planète Mars pour y prélever des fragments de sols et trouver des traces de vie, a été lancé en 2012 en Angleterre. Ralph Cordey, chef d’Astrium était déjà confiant en 2012 : “Il y a 10, 20 ou 30 ans, personne n’envisageait qu’il ait pu y avoir de la vie sur Mars. Aujourd’hui, c’est une vraie question scientifique“.
Une question à laquelle de plus en plus de scientifiques tentent de répondre, puisque la NASA a elle-même envoyé plusieurs Rovers sur la planète Rouge. De son côté, Airbus en collaboration avec l’European Space Agency et Roscomos (l’Agence Spatiale Russe) a lancé le développement de sa propre gamme de rovers pour un coût estimé à un peu moins d’un milliard d’euros.
Ce projet d’exploration spatiale ne devrait pas aboutir avant 2018. Et pour cause depuis 2012, l’équipe travaille à soulever et résoudre tous les problèmes que pourrait rencontrer Bruno au cours son épopée martienne. Il lui faut d’abord être capable d’identifier les obstacles pour pouvoir les surmonter ou les éviter. Avec ses six roues et ses 2 centimètres par seconde, Bruno est un rover semi-autonome doté d’un système de cartographie 3D de son environnement. Un système sur lequel repose tout le succès de la mission, mais qui n’est pas sans failles. En effet, le robot a des difficultés à se mouvoir dans les espaces obscures où la lumière change brusquement comme les cratères, du fait de son imagerie digitale. Il nécessitera donc l’assistance d’un être humain dans certaines situations.
Major Tim Peake pilote de Rover
Pour assumer cette tâche, c’est le britannique Tim Peake qui a été désigné. Cet astronaute de la Station Spatiale Internationale (ISS) sera chargé de piloter à distance le robot durant les phases finales de test, qui se dérouleront courant avril.
Un hangar de test de 30 mètres de long pour 12,8 m de large a été construit à cet effet. Rempli de 250 tonnes de sable pour reproduire un environnement martien, sinueux et pénible. De quoi donner du fil à retordre au Major Tim.
Le problème du pilotage à distance, c’est la distance qui sépare le rover de son pilote. Les signaux radio mettraient ainsi près de 40 minutes pour parcourir une telle distance. C’est pourquoi le rover Bruno est semi-autonome. Nul besoin d’attendre les instructions en temps-réel de ses pilotes humains. Bruno assumera la majeure partie du travail et pourra se diriger de lui-même.
Une mission conjointe entre la Russie et l’Europe
Le rover Bruno est destiné à être envoyé sur l’orbiter lancé le 14 mars dernier dans le cadre de la mission ExoMars. En collaboration avec Roscosmos, l’European Space Agency, le programme connaît deux phases de lancement. Une mission lancée en mars 2016 qui doit envoyer une station orbitale autour de Mars pour y détecter des traces de méthane et autres résidus de sources potentiellement biologiques. La seconde doit envoyer le fameux Rover détecteur de traces de vies à partir de 2018 sur la surface de Mars. La station orbitale Trace Gas Orbiter assurera les communications entre le rover et la Terre.
Le robot envoyé dans le cadre d’ExoMars transportera une foreuse (capable de creuser jusqu’à deux mètres de profondeur) et 9 instruments dédiés à la recherche de molécules organiques. Il aura une durée de vie estimée de 8 mois.
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