Les robots ont la mauvaise réputation d’être tout sauf délicats. Pourtant, des scientifiques ont décidé de développer une pince robotique qui peut saisir des objets aussi délicats que des œufs et du papier, par un phénomène d’électro-adhérence.
Cette pince de nouvelle génération constituée de caoutchouc et d’électrodes extensibles, mise au point au sein de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), peut manipuler tout type d’objets, quelles que soient leur forme et leur fragilité. Ce robot pourrait ainsi permettre aux robots d’accomplir de nouvelles tâches, grâce à l’adhérence électrostatique : «C’est la première fois que l’électro-adhérence et la robotique douce sont associées pour saisir des objets», dit Jun Shintake, doctorant à l’EPFL et auteur principal de la publication.
Les applications potentielles sont vastes : de la manipulation d’aliments à la capture de débris dans l’espace ou à la maison, voire même une utilisation sur des prothèses de bras. Le projet est financé par NCCR Robotics, organisme suisse de recherche en robotique, et vient d’être publié dans la revue scientifique Advanced Materials.
Lorsque le courant est enclenché, les électrodes se penchent vers l’objet à saisir, imitant une fonction musculaire. La pointe des électrodes se comporte comme des doigts qui s’adaptent délicatement à la forme de l’objet, et s’y agrippent par les forces électrostatiques, de la même manière que le ballon se colle au mur. Ces électrodes peuvent porter 80 fois leur propre poids, et aucune connaissance préalable de la forme de l’objet n’est nécessaire.
En comparaison, d’autres pinces douces comme celle développée au Massachusetts Institute of Technology (MIT), sont contrôlées de manière pneumatique, ou alors elles échouent à saisir des objets fragiles si l’on ne leur a pas décrit préalablement la forme de l’objet. Elles se sont de même avérées incapables de manipuler des objets plats ou déformables.
«La nouveauté de notre pince douce, c’est la combinaison idéale de deux technologies: les muscles artificiels et l’électro-adhérence», dit Dario Floreano de l’EPFL, co-directeur de thèse. «Notre configuration unique d’électrodes et de membranes de silicone est ce qui nous permet de contrôler la flexion des pinces et l’adhérence électrostatique», ajoute Herbert Shea de l’EPFL, co-directeur de thèse.
Plus d’informations sur www.epfl.ch
Crédits photos: EPFL/Alain Herzog
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